Ce qu’ils nous apportent
Quand on demande aux fans d’Indochine d’imaginer ce qu’auraient été leurs vies sans Indochine, ils répondent… qu’ils ne peuvent pas l’imaginer. Nous laisserons donc ici la théorie du chaos ou de l’effet papillon aux scénaristes de science-fiction. En revanche, la question apporte d’autres réponses, car tous et toutes identifient aisément ce que leurs vies n’auraient pas été sans Indochine. En d’autres termes, les fans sont conscients de ce que le groupe leur a apporté.
Découvertes
Indochine a permis à des gens de se rapprocher. Comme l’exprime Sarah : « Si je n’avais pas aimé Indo, je n’aurais pas rencontré ma meilleure amie ni mon ex, et je serais passée à côté de relations humaines très riches ». Florence est du même avis : « Si Indochine n’existait pas, je n’aurais pas rencontré toutes ces personnes que j’aime tant ». De nombreux fans se rencontrent aux concerts et parfois au cours de réunions organisées (les fameuses Indorencontres) et forment différentes facettes des divisions de la joie.
Indochine permet aussi de redécouvrir certaines personnes sous un autre jour, plus favorable. Alice avait ainsi des rapports « un peu tendus » avec sa sœur « qui était également fan » ; « Indochine m’a permis d’avoir plus de discussions avec elle ».
Sans aller jusqu’à la rencontre directe, Indochine amène ses fans à s’intéresser à d’autres artistes. Jessica explique : « Je n'aurais jamais connu certains groupes tels qu'Oxygen, Toybloid, Tegan and Sara car c'est grâce aux MySpace des membres d'Indo que j'ai commencé à en écouter quelques uns. C’est aussi grâce à eux que j'ai découvert les peintures extraordinaires de Trevor Brown ». Katy tient un peu le même raisonnement : « Je serais devenue fan de britrock, je me serais tournée vers les musiques anglaises et sûrement pas intéressée au rock français, je n'aurais pas connu les artistes qui me font actuellement vibrer.
Je ne me serais pas rendue aux divisions de la pop et donc n'aurais pas fait la découverte de mon coup de cœur actuel, Glow ».
Dépassement
Pour bien des fans, Indochine n’est pas seulement de la musique. Laurence parle d’une « école d’idées » : « Au fil de mon intérêt grandissant pour le groupe et son univers, j'ai découvert des aspects innovants de thèmes que j'estimais connaître. Une autre vision, plus large, de la sexualité, de l'amour, des émotions exacerbées... Indochine m'a appris à aller voir plus loin, à comprendre, chercher, à partager pour mieux apprécier, à ne pas me contenter des idées reçues ». Une ouverture d’esprit que partage Frédérique : « Je ne serais peut-être pas aussi ouverte quand à l'évocation des relations sexuelles si je ne connaissais pas "vibrator" ou "punker". Je comprendrais moins bien certaines choses car certaines chansons sont fortes et montrent très bien tout ce que la société refuse d'admettre, l'anorexie dans "June", les relations homosexuelles dans "3e sexe"... »
Pour certains, cette volonté de ne jamais avoir d’œillères est devenue un mode de vie. C’est le cas de Sylvain : « Sans Indochine j'aurais fais les mêmes études, je pense que j'aurais eu les mêmes amis, mais ma vie aurait été moins folle. Je pense que j'aurais eu plus peur du regard des autres, alors que maintenant j'aime me démarquer en prenant le contre-pied de l'ordre établi ». Encourager les différences plutôt que la pensée unique, une philosophie qui en a sans doute aidé plus d’un, comme l’avoue Séverine : « Je n’aurais pas accepté avec autant d’aisance ma bissexualité ».
Epanouissement
Indochine a poussé des gens à aller vers les autres ou à dépasser les tabous. Nous allons voir que dans certains cas, le groupe a carrément déclenché ou encouragé des vocations. Sans Indochine, Amandine n’aurait pas « la conviction d’avoir un truc » dans son écriture : « Mes "poèmes de lycéenne" seraient des lettres mortes, sans goût. Juste bons à hanter les blogs ». Bérengère évoque également son déclic : « C'est Indochine qui m'a donné envie de me mettre à la guitare et m'a fait découvrir, grâce à Boris plus particulièrement, le rock anglais des années 70/80. C'est aussi grâce à eux que j'ai découvert le métier que je rêve de faire plus tard, ingénieur du son ». A l’évocation d’une vie sans Indochine, Julie paraît presque privée de tout : « Je n'aurais jamais lu Salinger et sans ça, ma passion pour la littérature n'aurait pas décollé. Je n'aurais jamais fait d'études littéraires et je me demanderais encore sur quel sujet travailler pour mon projet des arts hypermédiatiques, merci Chloé Delaume ! ».
Terminons par le souvenir émouvant de Nadine : « Ce jour de 2005 une envie irrésistible m'a prise d'écrire sur deux de leurs morceaux et d'envoyer mes trouvailles à Nicola, sans grande conviction. Mais... le 30 juin 2006, je reçois une lettre, il me répondait de sa main. Il avait trouvé mes trucs jolis. Au début, je me suis dit "cool, ça lui a fait plaisir" et c'est tout. Mais cette réponse n'a pas été sans impact, ça a été l'électrochoc. Un homme dont j'admire le talent d'écriture, dont je n'arriverai jamais à la cheville, il a aimé ?! Alors je me suis dit "eh mais tu vaux peut-être quelque chose !" et j'ai décidé de me lancer, d'oser montrer mes écrits. Pour lui ce n'était sûrement qu'une simple réponse comme il en écrit souvent, pas de quoi fouetter un chat, mais pour moi... »
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