Il faut pas créer de nouveau topic hein ? Je viens de rédiger une sorte de commentaire composé sur Marilyn ^^
Marilyn
Marilyn fait parti des tubes incontournables de l'album Paradize Indochine. Alors que l'on retrouve les thème de la mort, du bien/du mal, de l'hérédité, des choix de vies, Marilyn parle d'un thème très intéressant, et très courant : L'envie de vivre.
Le premier couplet, calme, se base sur une mélodie scintillante et tremblante, à l'image de l'âme du narrateur : Une sensation de douce excitation, à moitié timide, à moitié osée. "Embrasser le garçon sur la bouche" prend tout un sens de provocation lorsque l'on voit le clip (ou la pochette) de Marilyn. En effet, nul ne peut ignorer , en tant que fan d'Indochine, l'image de Nicola qui embrasse Boris. Mais la magie d'Indochine rend cette image telle qu'il est difficile d'y voir du vulgaire... "L'emmener dans le fond du couloir". Cette phrase suggère une envie, un désir de l'autre tout en restant dans le secret."Être blanc être pâle" face à l'intolérance de notre monde actuel qui nous impose trop de limites. Les restrictions sont telles que tout ce qui nous fait plaisir ne doit pas être pratiqué, comme si nous n'avions pas le droit d'avoir des couleurs dans notre vie et que le blanc nous suffirait amplement. On peut d'ailleurs observer dans le clip de Marilyn que le groupe se trouve dans une pièce toute blanche, parsemées d'imposantes pointes noires tournées vers l'intérieur. On pourrait interpréter le blanc comme la couche superficielle, publique de l'individu : Très calme, respectueux, soumis aux lois et règles de vies. Et les pointes noires comme ses désirs les plus intenses, les plus osés, les plus malsains. La forme des pointes exprime bien l'interdiction sous peine de sanction. "Se mouiller","Se brûler","Se faire mal", comme si cela pouvait exorciser nos peines, remplacer nos désirs intimes et interdits. L'opposition entre "Se mouiller" et "Se Brûler" montre bien de quelle façon l'individu est indécis pour trouver une solution à ses problèmes... La personne "se recherch[e] la vie" à travers toutes ces restrictions, et il en arrive à l'idée que le mieux reste de vivre sa vie comme bon lui semble, "En se disant que juste après" "On n'le regrettera sûrement pas". Le "Juste après est insisté, répété 4 fois, comme si l'on pouvait le traduire par 'Juste une fois...'.
Viens alors le refrain, où les guitares nous donne un son très puissant, à l'image de l'envie renforcée de l'individu qui "veut vivre". On insiste alors sur le "Moi", qui rejette toute personne extérieure. Comme si le narrateur tonnait 'Vous, je ne sais pas, mais Moi, je veux vivre'. Vivre, cela est un bien grand mot, mais qui a ici une définition simple : Faire ce que l'on veut. Ignorer les règles de la "bonne conduite". Cette envie est alors amplifiée par le mot "Un peu plus fort", qui marque quand même une pointe de timidité et d'hésitation, comme s'il voulait d'abord tester la "vraie vie" avant d'y adhérer.
"Embrasser la fille sur les lèvres", ceci n'exclut pas le baiser au garçon du début de la chanson : la personne veut goûter au maximum à tous les plaisirs inimaginables, en passant par la bisexualité. Le désir de vouloir tout oser le force à "décider" de "descendre pas à pas en bas de l'escalier". L'escalier représente alors l'échelle sociale : L'individu sacrifie son prestige et sa reconnaissance sociale au profit du plaisir. Voulant toujours, toujours plus, il est simplement rajouté : "encore plus bas". Pourquoi donc descendre toujours plus bas ? "Ne pas savoir qui l'on va trouver dans le fond". En bas se trouvent certainement des personnes du même genre, qui veulent tout autant prendre plaisir à la vie. La curiosité se mêle alors au désir de tout essayer. Tout pousser au maximum. Il découvrira alors "Ce qu'est la vie", "Ce qu'il faut croire" réellement, en ayant sa propre vision des choses.
Le même refrain est alors entonné, avec une petite différence : La personne ne veut plus vivre "un peu plus fort", mais "encore plus fort". Et ce mot fait toute la différence. Telle une drogue, il est 'accro' à la vie, ou en tout cas "ce qu'il en sait". Ce refrain est suivit d'un solo instrumental qui fait penser à des poussées de gémissement, puis à un cri d'une jouissance atteinte. Revient alors le calme, comme lorsque la jouissance est passée... Et encore une fois, telle une addiction, le son 'trash' du morceau revient, signifiant le retour à cette extase perpétuelle.
L'individu atteint des cas extrêmes. "Se sacrifier","Se crucifier"... Ces actions ont été réalisées par une personnalité mondialement connue il y a 2000 ans, et dont on a fait l'éloge tout les jours jusqu'à aujourd'hui. Mais ces sacrifices et crucifixions sont réalisées ici dans l'intérêt personnel, et non dans l'intérêt général. C'est pour ça qu'on ne lui fait pas 'd'hommage'. L'individu prend plaisir à se faire du mal, peut-être est-ce le résultat de cette volonté grandissante d'aller toujours plus loin. Plus rien d'autre ne compte désormais, plus personne ne peut plus rien faire. Tout en "rest[ant] cachés" dans leur monde, l'individu apparemment accompagné s'est forgé une philosophie de la vie très extrême, à tel point qu'il considère son existence comme "sans espoir" pour le monde extérieur. "S'abandonner ne plus jamais s'en déplaire" exprime bien le fait que sa décision est alors prise depuis longtemps, qu'aucun retour en arrière n'est possible, qu'il a forgé son 'Paradize' propre à lui. Il est quasi-certain que la religion de l'individu ne fait pas partie des religions traditionnelles. Cette supposition est alors affirmation lorsque, se livrant à sa nouvelle vie, "Juste en fermant les yeux", on découvre que la personne s'est enfermé dans un cocon d'orgasme infini et s'est "Imagin[ée] ses dieux"...
Reprise du second refrain avec un changement de sujet : Il n'est plus question de "Moi", mais de "Nous". L'individu s'est-il alors enrôlé dans une secte quelconque, ou alors a-t-il créé/rejoint un groupe ayant des rites spécifiques? Ce n'est guère important. Ce qui importe, c'est qu'il est alors question de collectivité. Que l'apogée du plaisir ne se trouve pas seul, mais en groupe, et quelles que soit la nature des relations exercées au sein de ce groupe.
La chanson se finit alors sur une mélodie calme, douce, très en contraste avec ce que la chanson avait finit par nous habituer. Que peut-on en interpréter ? La mort de l'individu, ayant succombé à sa passion, où à ses rites ? Peut-être. Un rejet final de cette philosophie de la vie ? Certainement pas. Une incapacité, après 'tout cela', de trouver quelque chose d'"encore plus fort" qui lui fasse atteindre un nouveau nirvana ? Possible. Plusieurs interprétations sont plausibles, et rien n'est dévoilé afin d'éveiller la curiosité chez le destinataire de cette musique...
Cette chanson a donc une place évidente au sein de l'album Paradize, de la vie, de la mort. Il n'est pas inintéressant d'apprendre que Nicola a choisi le nom Marilyn en référence au mondialement connu Marilyn Manson.
"On a voulu lui faire véhiculer (M. Manson) une image d'extrême violence, le faire responsabiliser sur plein de choses, Alors qu'en fait il ne fait que dénoncer l'hypocrisie d'un système..."(Nicola Srikis, lors du making-of du clip de Marilyn). Une expression à retenir ? Carpe Diem.