(n5) CR de concerts

C'est non sans tristesse qu'Alice et June nous ont invités une dernière fois dans leur univers, au pays des merveilles. Une dernière fois qu'elles nous ont racontées leurs doutes, leurs joies, leurs espoirs mais aussi leurs désespoirs.

Les 3, 4, 7, 10 et 11 Décembre, Indochine ont offert leurs tout derniers concerts, épilogue de cette gigantesque tournée. C'est lors de ces cinq nuits qu'ils ont douloureusement écrit les dernières pages de l'histoire de cette tournée.

Ces cinq concerts ont marqué les fans de manière très différente de ceux des festivals d'été. Dans l'esprit de chacun, il y avait le bonheur de revivre une dernière fois une soirée avec Indochine mais aussi de la tristesse. Tristesse apparente et évidente. Car elle annonçait là une fin. La fin d'une histoire. Que l'on ait partagé cette histoire, où qu'on l'ait vécu seul, nous avons tous écrit notre histoire avec la tournée d'Alice and June. Et c'est avec Indochine que nous avons terminé ce si beau roman, dans une joie incontestable... mais aussi dans une peine inconsolable...





Pour ces dernières soirées, tout le monde reprenait les fidèles habitudes des concerts précédents. Tous étaient présents depuis la matinée, bravant le froid et même la pluie.

"10h d'attente sous le froid, le vent, la pluie par moment!" se souvient Morphine08 lors de son concert de Nancy."On arrive devant la salle vers 7h15. Déjà quelques personnes et une dizaine de tentes on s'installe, il faisait froid, il pleuvait", confirme Gl@m.

Petite surprise lors de l'attente du 3 Décembre au Bikini, à Toulouse. "5h00 d'attente mais le staff du Bikini nous as permis de rentrer vers 15h30 pour pause pipi et achats de cigarettes ou de sandwiches (très sympa de leur part!). Et on a aperçu Alain Picon.
Il y avait une bonne ambiance dans la file d'attente malgré le froid, j'ai distribué mes affiches "merci" et les ballons. On a entendu un peu le son des balances.
J'avais peur qu'on se fasse gruger à l'ouverture des portes car il n'y avait pas de barrières mais les rares personnes qui ont essayé se sont faites huer!" raconte indoaddict33 avec délice.

L'ambiance de la file d'attente s'est avérée être calme pendant les cinq journées. Isabelle nous raconte, en souriant: "Plus le temps passait plus le public commençait à "s'impatientait" : certains chantaient les tubes du groupe, tout le monde plaisantait de partout, bref que du bonheur car comme on l'a remarqué les gens sont beaucoup plus motivés en hiver qu'en été!"

19h30. Ouverture des portes. Tout le monde court, le cœur battant, vers le rêve indochinois. Impatience mais en même temps, hâte que les fans se sont empressés de vivre pleinement, conscients qu'ils vivaient là leurs derniers instants avec Indochine, comme nous le confie Passion Pour Indo lors de son concert lyonnais, le 11 décembre: " J’étais devant, j’essayais de profiter encore de cette attente, même si cela paraît bête à dire, j’étais consciente que le temps filerait très vite dès qu’Indochine serait là, et que je regretterai ces derniers instants avant le paroxysme."

20h30: apparition d'Indochine. La célèbre intro de Soul Wax retentit. Mais cette fois-ci, pas de rideau ni de petite fille au tambour. L'intro enchaîne directement sur un morceau très peu jouée sur scène; "Belle and Sébastiane". C'est parti pour plus de deux heures de bonheur. Tout comme Alice, nous tombons tous au pays des merveilles. L'émotion éprouvée est la même pour tout le monde dès l'arrivée de Nicola. "Je crois qu’il sait ce qu’on fait pour lui, poursuit Passion Pour Indo. Je voyais Nicola sur scène, juste devant moi, apparaissant dans la fumée, entouré d’un halo de lumière évanescent, un peu comme une apparition divine. J’étais captivée, envoûtée, ensorcelée. Le monde aurait pu s’écrouler autour de moi, je crois que je ne l’aurais même pas vu." Tallula6 se souvient de Toulouse. "Super concert, même si ils avaient l'air un peu fatigué et apparemment Nicola des problèmes de voix. Il parait qu'ils étaient plus en forme à Clermont-Ferrand mais Toulouse c'était quand même le pied. Pour ces derniers concerts, la presqu'intégralité du dernier album a été jouée. "L'aventurier" a cédé sa place à "Sur les toits du monde", ainsi que deux reprises, "You spin me around" précédemment jouée à Bercy le 19 mai 2007 et "Rock'n'Roll Queen" des Subways. Etrangement, les chansons ne se sont pas vécues de la même façon. Darwin nous confie ses impressions: "Les chansons ont pris une ampleur que je ne leur connaissais pas, surtout Starlight et son fameux "We love to stay", Morphine et son tambour, Pink Water, Les portes du soir.... on sentait l'émotion, celle du public comme celle du groupe, comme si les deux désiraient profiter, une dernière fois, de ces moments de grande communion. Ce n'est sûrement pas le meilleur concert d'Indochine auquel j'aie assisté, mais c'était le plus bouleversant, et de loin... Je ne parvenais pas à définir ni à nommer mes émotions, et ce fut assez brutal." Impression semblable à celle de Passion Pour Indo: " Nicola m’a paru un peu triste. Au début, il bougeait peu, mais il a entraîné l’ambiance assez vite finalement." Impression qui disparaît dès lors que retentissent les premières notes de "Vibrator". Sen suit d'un jeu coquin et complice entre Boris et Nicola.

A la surprise générale, c'est par "Tallula" que se finissent les concerts, surprenant voire agaçant même certains. "Vous vous imaginez bien à quel point sa pousse même ceux derrière ils voient bien qu’ils ne peuvent pas monter mais ce n’est pas grave on pousse quand même, un moment vraiment horrible qui cache la fin du concert", soupire Morphine 08. Néanmoins, Tallula est le morceau qui annonce la fin. La fin du concert. Mais aussi la fin de l'aventure d'Alice et June. Chacun prend conscience qu'ils ont vécu là leurs derniers instants avec Indochine. "A la fin du concert, Nico a mis son poing sur le cœur et nous a regardés, je crois qu’il a aimé notre enthousiasme", se souvient Passion pour Indo à Nancy. Darwin se rappelle: "L'émotion était palpable, par exemple à la fin du concert… Je trouve que Nicola a « mal » chanté Talulla, il n'était pas dedans, la situation était assez chaotique et anarchique, les fans montaient de manière assez pittoresque. Mais c’est bien la seule fois où j’ai été intriguée par ce morceau, car il véhiculait ce mot que nous tous n’avions pas envie d’entendre : la fin.
Et il me semble bien avoir vu des larmes perler aux coins des yeux de Nicola, essuyées, le regard sur la salle... Et après, très rapidement, il est parti. D’abord je n’y croyais pas, un regard sur la salle, sur son public, et il n'est pas revenu. Cette fin de concert était bizarre, très bizarre. On pensait tous qu'ils allaient revenir étant donné qu'on a hurlé pendant bien 10 minutes mais rien… juste les sécus qui balançaient au public, comme si on était des animaux à nourrir, les linges ou les verres que le groupe avait touchés ou autres, j'ai trouvé cette attitude assez désagréable, elle m'a bien dérangée, de la manière dont ça a été fait surtout..."

Indochine a su écrire avec brio les dernières pages de l’histoire d’Alice et June, offrant ainsi son public un souvenir qu’il s’empressera de garder au fond de lui pour toujours… en attendant leur retour prochain… Je laisserai la parole à Gl@m pour conclure cet article : « Rentrer d'Indochine est toujours plus dur à chaque concert. Celui-ci encore (…) parce que c'était le dernier de la tournée pour moi. Les deux ans d'attente qui nous séparent de la prochaine tournée vont être longs...
"On voudrait que plus rien ne s'arrête".... »