Un jour en Indochine
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Un jour en Indochine

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 (n5) fan art

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Darwin
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Darwin


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MessageSujet: (n5) fan art   (n5) fan art EmptyMer 23 Jan - 10:12

Fan-art : « ALICE ET JUNE »



Elles étaient nées au pays des cauchemars et elles le savaient. Seulement, elles faisaient confiance à leur créateur, Nicola. Les deux filles n’avaient encore rien vu qui prouvait cela. L’heure était à la rébellion. Les deux créatures prirent la décision de sortir du monde imaginaire de leur maître.

Après un petit tour du monde en accéléré et quelques escales par ci par là… manger du chien en Chine en tête à tête, faire la fête après une excision particulièrement sanglante en Afrique, participer à une séance de tir longue portée avec quelques soldats israéliens, faire « top là » dans leurs petites mains dès que la cible était abattue… les deux adolescentes réalisèrent que leur place était auprès de Nicola, qu’elles ne le lâcheraient plus. Peut-être que ce monde était sal mais elles trouvaient cela plutôt drôle pour l’instant. Quelques jours passés sur cette terre les fit vite déchanter, comme si elles avaient grandi à toute vitesse et, peut-être, acquis un certain degré de moralité.



Ce fut lui qui les trouva sur le pas de la porte de sa chambre d’hôtel à quatre heures du matin. Elles s’étaient allongées nues sur la moquette et tambourinaient à la porte en tremblant. Le chanteur s’était levé au bout de cinq minutes et leur avait ouvert d’un geste rageur. Les deux créatures l’avaient regardé avec des yeux larmoyants. On aurait cru deux petits chats perdus.
«Les fans qui pètent un plomb j’en ai marre, surtout au milieu de la nuit…», avait-il rétorqué sèchement en leur fermant la porte au nez.
Quand Nicola ouvrit la porte vers huit heures du matin, elles étaient encore là. Il avait soupiré en les regardant.
« -Qu’est-ce que vous me voulez ?! »
Elles avaient braqué sur lui leurs regards pleins d’espoir.
- On est Alice et June et on est venues du monde imaginaire…
Il les avait interrompues en rigolant.
- Vous vous foutez de ma gueule ?!
- Non ! Avait protesté la jeune fille blonde.
Dans le couloir, les clients avançaient au ralenti en dévisageant le chanteur comme s’il était fou.
- J’ai rien fait, avait répondu un client d’un air craintif.
Nicola l’avait regardé avec curiosité, l’homme avait accéléré le pas. Quelque chose ne tournait pas rond mais il ne savait pas pourquoi.
- Allez levez vous.
Le chanteur s’était baissé et les avait tirées par les bras dans la chambre puis claqué la porte. Moins de gens le verraient, mieux ce serait. Elle restèrent là, nues, bras le long du corps. Cela leur semblait naturel de se montrer comme ça aux inconnus. La jeune brune était affreusement maigre.
- Tu nous crois ?Avait demandé June
- Bah non… où sont vos fringues ? »
- On n’en a pas…, avait avoué Alice.
- Bah voyons…
Il avait soupiré. Elles s’étaient affalées sur le canapé de la chambre, jambes écartées, comme si elles attendaient quelque chose. Ce spectacle commençait à sérieusement le troubler…
- On peut t’appeler Papa ? Avait questionné June.
Ca allait trop loin.
- Non hors de question. Et n’écartez pas les jambes comme ça !
Les deux filles avaient resserré leurs cuisses d’un air contrarié. On frappa à la porte, le chanteur alla ouvrir. C’était Boris. Le guitariste entra dans la pièce.
- T’es sûr que ça va ? On m’a dit que tu parlais tout seul…
- Oui, oui… je dois être surmené.
Le musicien semblait ne rien remarquer d’anormal dans la pièce tandis que les deux créatures s’embrassaient avidement en se touchant les seins.
- T’as rien remarqué d’autre ? Questionna le chanteur d’un ton nerveux.
Boris scruta la pièce.
- Bah à part que tu vas nous péter un gros plomb dans dix secondes, non rien de spécial…
Le chanteur hocha la tête.
- J’ai pas pu dormir correctement cette nuit.
Alice et June rigolaient. Boris tapota l’épaule de Nicola.
- Allez dors et tout ira mieux.
Le guitariste quitta la chambre. Les deux filles recommençaient leur manège.
- Ca suffit vous deux ! Râla-t-il.
June le dévisagea.
- Et maintenant tu nous crois ?!
- J’en sais rien, voilà. « Je dois péter un câble », pensa-t-il.
- Non tu ne pètes pas un câble , assura Alice.
Le chanteur sursauta.
- Ah parce que tu lis dans mes pensées maintenant ?!
- Oui on peut. Même qu’on t’excite… le taquina June.
L’angoisse l’assaillit.
-Bon, une chose : mes pensées c’est privé. Alors stop…
Nicola alla dans la salle de bain, en ressortit avec deux grandes serviettes de bain fournies par l’hôtel et les jeta sur les deux adolescentes.
- On doit faire quoi ? Osa Alice.
- Vous couvrir le corps avec… moi je vais prendre une douche, vous ne bougez pas.
Le chanteur disparut dans la pièce. Le verrou claqua dans le silence de la chambre. Les deux créatures se regardèrent en souriant et d’un air entendu. Il soupira, appuyé contre la porte. Il s’expliquerait avec ces deux filles en sortant d’ici, il appellerait les hôpitaux psychiatriques du coin pour savoir si personne ne s’était évadé. Boris ne les avait pas vues mais peut-être avait-il bu ? Malgré cette heure plutôt précoce et le fait qu’il marchait droit, c’était la seule hypothèse à peu près plausible. Nicola se hâta de se laver, sortit de la douche, se sécha et posa la serviette dans le lavabo. L’homme ne faisait absolument pas confiance à ces deux étrangères. Il débloqua le verrou et entrouvrit légèrement. Elles étaient toujours assises sur le canapé. Le chanteur soupira de soulagement, ferma la porte, se retourna. Cria, surpris, cacha son intimité avec ses mains. Alice et June lui faisaient face. L’homme pâlit subitement.
-Mais… mais… mais… comment êtes-vous entrées ici ?! »
- Magie, magie… ricana June. »
Alice promena un doigt le long du torse du chanteur, ce qui le fit frémir.
- Plutôt bien roulé, commenta-t-elle d’un air vicieux.
- Sortez de là, on s’expliquera après, ordonna-t-il.
Elles se volatilisèrent sous ses yeux. Le cœur du chanteur battait la chamade. Il prit conscience que ces deux êtres n’avaient pas menti et n’existaient pas. Nicola s’habilla, sortit de la pièce. Alice et June avaient disparu.
Elles semblaient avoir pris congé pour de bon. Cela faisait quatre jours qu’elles n’étaient pas revenues et Nicola s’interrogeait ; pourquoi étaient-elles sorties
de sa tête ? Que voulaient-elles vraiment ? Il réfléchissait à tout cela dans sa loge en regardant un bâton d’encens se consumer. Dehors, la tension avant le concert était palpable. On frappa à la porte, il se leva et alla ouvrir ; son repas lui fut donné. Le chanteur remercia, s’enferma et posa le plateau sur la table. Il alla dans la salle de bain se laver les mains et ce qu’il vit en revenant l’énerva ; Alice se servait dans son plat et forçait June à faire de même. Toutes deux portaient leurs robes colorées.

« - Ca va, je vous dérange pas ?!
Elles levèrent les yeux sur lui en souriant.
- On a faim nous aussi. Répondit Alice.
- Non, pas moi… rétorqua June.
Alice lui donna une baffe sur la tête.
- Toi tu manges, on dirait un squelette, là…
June répondit à ce geste en saisissant une poignée de pâtes qu’elle lui écrasa sur le visage. Alice cria de colère. Nicola regardait la scène, effaré. Il se dirigea vers elles, leur ôta le plateau qu’il posa sèchement sur la coiffeuse. Les deux adolescentes cessèrent instantanément leur dispute et le dévisagèrent. Se volatilisèrent sans lui donner l’occasion de les questionner sur ses préoccupations. Le chanteur soupira. Elles allaient le rendre fou si elles continuaient. On frappa de nouveau à la porte, il sursauta.
- C’est Oli…
- Minute, attends…
Nicola ramassa les résidus de pâtes qui jonchaient le sol et jeta le tout à la poubelle. Il ouvrit et Oli entra dans la pièce.
-Ca va ? Il paraît que tu parles encore tout seul… Marc
t’as entendu râler en passant devant ta loge et Boris a
dit que ça changeait pas d’il y a quelques jours.
- Laisse tomber, c’est juste une impression…
Oli le regarda attentivement afin de s’assurer que le leader d’Indochine n’était pas devenu subitement schizophrène. Il remarqua la poubelle de la loge abandonnée là au milieu de la pièce.
- T’es sûr que ça va ? On se pose des questions.
- Oui, oui, sans doute trop de stress…
Il jeta un œil discret dans la poubelle, vit le contenu de l’assiette à l’intérieur.
- Tout semble normal…
- Oui, mais je dois manger maintenant.
- T’as pas déjà mangé ?
- J’ai renversé sans faire exprès.
Oli recula vers la porte.
- A tout à l’heure. »
Il quitta la loge.
Le concert se déroula sans aucun problème, Nicola rentra à l’hôtel. Une pointe d’appréhension s’empara de lui ; des cris sortaient de sa chambre. Il saisit son pass, le mit dans la serrure et ouvrit la porte. Le chanteur vit June attachée sur une chaise par des cordes face au téléviseur allumé, Alice qui tournait autour d’elle en ricanant. La pauvre fille prisonnière portait un casque sur la tête qui lui maintenait les yeux ouverts tandis qu’à la télévision se succédaient en boucle des images de viols, de massacres, d’incendies meurtriers. On se serait crus dans Orange Mécanique. Le chanteur claqua la porte, Alice s’interrompit et le fixa avec un léger sourire. June pleurait et se débattait.

« - Ah t’es revenu, enfin…
- Qu’est-ce qui se passe ici ?!
- June a besoin d’une leçon. Rétorqua la créature.
Nicola approcha de la chaise, posa ses mains sur le dossier.
- Pourquoi ?
Alice braqua sur lui son regard insolent.
- Parce que t’es pas capable de le faire…
Il approcha ses mains des nœuds des cordes. Alice lui envoya un regard noir. Nicola s’interrompit.
- Ca ne vous suffit pas que je vous fasse vivre durant les concerts ?
- Si ça suffisait, on ne serait pas là… ricana Alice.
June se débattait toujours.
- Alors que dois-je faire ? S’inquiéta-t-il.
La créature blonde sourit de satisfaction.
- Eh bien nous y sommes, y’a fallu le temps mais l’heure est arrivée…
- La faute à qui ?! Rétorqua sèchement Nicola.
Elle détacha June d’un claquement de doigts. Toutes deux s’assirent sur le canapé de la chambre. Il vint se planter devant elles en croisant les bras. Alice prit la parole.
- On est sorties de ton imaginaire parce qu’il paraît que c’est sombre là dehors et comme tu nous donnais pas de preuves, on est allées les chercher. On a fait le tour du monde et on est revenues.
- Alors pourquoi vous êtes restées ?
- Parce que c’est si irréel, on n’y croit pas…
- Et pourtant c’est la vérité et… mais attendez !
Les deux adolescentes se levaient en souriant.
- Voilà ce qu’on voulait entendre depuis le début.
- C’est tout ?!
- Bah oui, répondit June.
Le chanteur restait là sans savoir comment réagir.
- Maintenant il est temps de te laisser tranquille. »
Les deux adolescentes le prirent brièvement dans leurs bras et se volatilisèrent, laissant Nicola seul dans la pièce.
Le lendemain matin, Boris lui montra un article en rigolant. Un journaliste affirmait que le chanteur devenait fou à parler seul dans les couloirs des hôtels. Ces quatre lignes étaient censées tout expliquer. Cela le fit sourire.
« S’il savait… », se dit-il en riant à son tour.
Il jeta ce torchon dans une poubelle et se hâta d’aller préparer ses affaires. Il ne fallait pas perdre de temps, le concert de ce soir devait être parfait.






Nadine_Crow











Fan-art : Fan-fiction ( suite)

CE SOIR

Tu regardes les photos de June sur l’écran de l’ordinateur. Tu as fermé la porte de la chambre pour que tes parents ne te dérangent pas. Tu as mis ton blog à jour et attends impatiemment sa venue promise. A dix heures, l’aiguille de l’horloge à coucou s’emballe. Tu sautes de la chaise pour aller ouvrir la fenêtre. June montre sa blondeur et son regard bleu parfait. Elle enjambe le rebord puis dépose une bise sur chacune de tes joues. Tu rougis un peu. Elle projette ses grands yeux bleu profond dans tous les coins de la pièce, sourit. Comme toujours en fait. « Tu collectionnes les bougies ? ».



« June, j’ai réfléchi aujourd’hui et… » - « Oui ? » - « Pourquoi est-ce qu’il faudrait mourir ? J’veux dire… » - « Quoi ? » - « Mourir ensemble, ça doit être une aventure formidable, bien sûr, mais… pourquoi on essaye pas d’vivre plutôt ? » - « Vivre, cela est une chose extrêmement compliquée, tu le sais ? » - « Oui mais, avec toi j’suis sûre que ça m’semblerait tout d’suite moins compliqué ». Elle rit doucement, en regardant ses pieds. « Il y a une chose dont je ne t’ai pas encore parlé. » - « C’est quoi ? » - « Le pays de l’eau rose ».



« Le pays de l’eau rose ? C’est quoi ? » - « La vie est sale tu sais, un vrai monde de fous, moi je te le dis. » - « J’sais bien mais t’es là toi. » - « Comment peux-tu en être aussi certaine ? ». Tu ne comprends pas très bien où elle veut en venir. Tu sens les muscles de ta gorge se contracter. « June, jusqu’à hier soir j’détestais ma vie. J’suis grosse, j’aime pas l’école, j’ai pas d’amie et aucun garçon m’a jamais embrassée. Mais y a toi et c’est comme si tout avait un sens ». Tu rentres le menton vers le cou, laisses de l’eau s’échapper par les contour de l’œil. « T’es tellement belle, tellement comme moi j’voudrais être ». Tu renifles. Elle s’approche. Te prend entre ses bras et tire ta tête contre sa poitrine de fille manquée, te caresse les cheveux.



« Les grandes personnes mentent sur la mort parce qu’elles ont besoin de nous, en réalité. Elles ont besoin que nous travaillions à leur place, que nous soyons là pour marquer leur réussite. Elles disent qu’elles nous aiment mais cela est faux. Mourir, cela n’est pas si terrible. Bien au contraire ». Tu écoutes June parler de sa voix naturellement claire et joyeuse. « Je te promets que nous le verrons ensemble, le pays de l’eau rose. » - « C’est où le pays de l’eau rose ? » - « Là où je termine et où tu commences. En bas de la falaise, enfermé dans un sépulcre, en ce royaume près de la mer. » - « Et qu’est-ce qu’il y a de si spécial dans c’pays ? » - « Des jardins, de beaux jardins paisibles, où les gens vont terminer leur existence. » - « C’est l’paradis ? » - « Si tu veux. En te baignant dans l’eau rose qui traverse ces jardins, tu oublies tous tes mauvais souvenirs, tous les visages désagréables et les froncements de sourcils. Tu ne gardes que le meilleur et les gens que tu aimes. » - « ça doit être merveilleux d’se baigner dans l’eau rose ».



Elle caresse toujours tes cheveux alors que ta joue appuie désormais sur ses cuisses, posées sur le lit. Elle te soulève par les épaules, t’adresse droit dans les yeux : « J’ai envie de jouer, cela te dit ? » - « A quoi ? » - « Tu vas voir. Laisse-toi faire d’accord ? ». Elle maintient ton regard, sourit évidemment. Elle enlève ton pull puis ton t-shirt, dégrafe ton soutien-gorge avant de t’allonger sur le lit. Elle se lève, va chercher quelques unes des bougies que tu avais allumées avant son arrivée. Elle les pose sur la table de chevet, s’assied à cheval sur tes hanches, en choisit une qu’elle élève au dessus de ta poitrine. Souriant toujours sans cligner des yeux, elle verse délicatement la cire sur ta peau. Tu pousses un gémissement à cause de la sensation. Elle continue à te faire mal et tu réalises à quel point tu adores ça.

Camite

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MessageSujet: Re: (n5) fan art   (n5) fan art EmptyJeu 24 Jan - 18:28

Fan-art : « ALICE ET JUNE »


Elles étaient nées au pays des cauchemars et elles le savaient. Seulement, elles faisaient confiance à leur créateur, Nicola. Les deux filles n’avaient
encore rien vu qui prouvait cela. L’heure était à la rébellion. Les deux créatures prirent la décision de sortir du monde imaginaire de leur maître.

Après un petit tour du monde en accéléré et quelques escales par ci par là… manger du chien en Chine en tête à tête, faire la fête après une excision
particulièrement sanglante en Afrique, participer à une séance de tir longue portée avec quelques soldats israéliens, faire « top là » dans leurs
petites mains dès que la cible était abattue… les deux adolescentes réalisèrent que leur place était auprès de Nicola, qu’elles ne le lâcheraient plus.
Peut-être que ce monde était sal mais elles trouvaient cela plutôt drôle pour l’instant. Quelques jours passés sur cette terre les fit vite déchanter,
comme si elles avaient grandi à toute vitesse et, peut-être, acquis un certain degré de moralité.



Ce fut lui qui les trouva sur le pas de la porte de sa chambre d’hôtel à quatre heures du matin. Elles s’étaient allongées nues sur la moquette et tambourinaient
à la porte en tremblant. Le chanteur s’était levé au bout de cinq minutes et leur avait ouvert d’un geste rageur. Les deux créatures l’avaient regardé avec des
yeux larmoyants. On aurait cru deux petits chats perdus.

«Les fans qui pètent un plomb j’en ai marre, surtout au milieu de la nuit…», avait-il rétorqué sèchement en leur fermant la porte au nez.

Quand Nicola ouvrit la porte vers huit heures du matin, elles étaient encore là. Il avait soupiré en les regardant.
« -Qu’est-ce que vous me voulez ?!
Elles avaient braqué sur lui leurs regards pleins d’espoir.
- On est Alice et June et on est venues du monde imaginaire…
Il les avait interrompues en rigolant.
- Vous vous foutez de ma gueule ?!
- Non ! Avait protesté la jeune fille blonde.
Dans le couloir, les clients avançaient au ralenti en dévisageant le chanteur comme s’il était fou.
- J’ai rien fait, avait répondu un client d’un air craintif.
Nicola l’avait regardé avec curiosité, l’homme avait accéléré le pas. Quelque chose ne tournait pas rond mais il ne savait pas pourquoi.
- Allez levez-vous.
Le chanteur s’était baissé et les avait tirées par les bras dans la chambre puis claqué la porte. Moins de gens le verraient, mieux ce serait. Elle restèrent là nues,
bras le long du corps. Cela leur semblait naturel de se montrer comme ça aux inconnus. La jeune brune était affreusement maigre.
- Tu nous crois ?Avait demandé June
- Bah non… où sont vos fringues ?
- On n’en a pas…, avait avoué Alice.
- Bah voyons…
Il avait soupiré. Elles s’étaient affalées sur le canapé de la chambre, jambes écartées, comme si elles attendaient quelque chose. Ce spectacle commençait à sérieusement
le troubler.
- On peut t’appeler Papa ? Avait questionné June.
Ca allait trop loin.
- Non hors de question. Et n’écartez pas les jambes comme ça !
Les deux filles avaient resserré leurs cuisses d’un air contrarié. On frappa à la porte, le chanteur alla ouvrir. C’était Boris. Le guitariste entra dans la pièce.
- T’es sûr que ça va ? On m’a dit que tu parlais tout seul…
- Oui, oui… je dois être surmené.
Le musicien semblait ne rien remarquer d’anormal dans la pièce tandis que les deux créatures s’embrassaient avidement en se touchant les seins.
- T’as rien remarqué d’autre ? Questionna le chanteur d’un ton nerveux.
Boris scruta la pièce.
- Bah à part que tu vas nous péter un gros plomb dans dix secondes, non rien de spécial…
Le chanteur hocha la tête.
- J’ai pas pu dormir correctement cette nuit.
Alice et June rigolaient. Boris tapota l’épaule de Nicola.
- Allez dors et tout ira mieux.
Le guitariste quitta la chambre. Les deux filles recommençaient leur manège.
- Ca suffit vous deux ! Râla-t-il.
June le dévisagea.
- Et maintenant tu nous crois ?!
- J’en sais rien, voilà. « Je dois péter un câble », pensa-t-il.
- Non tu ne pètes pas un câble , assura Alice.
Le chanteur sursauta.
- Ah parce que tu lis dans mes pensées maintenant ?!
- Oui on peut. Même qu’on t’excite… Je rigole, le taquina June.
L’angoisse l’assaillit.
-Bon, une chose : mes pensées c’est privé. Alors stop…
Nicola alla dans la salle de bain, en ressortit avec deux grandes serviettes de bain fournies par l’hôtel et les jeta sur les deux adolescentes.
- On doit faire quoi ? Osa Alice.
- Vous couvrir le corps avec… moi je vais prendre une douche, vous ne bougez pas.
Le chanteur disparut dans la pièce. Le verrou claqua dans le silence de la chambre. Les deux créatures se regardèrent en souriant et d’un air entendu.
Il soupira, appuyé contre la porte. Il s’expliquerait avec ces deux filles en sortant d’ici, il appellerait les hôpitaux psychiatriques du coin pour
savoir si personne ne s’était évadé. Boris ne les avait pas vues mais peut-être avait-il bu ? Malgré cette heure plutôt précoce et le fait qu’il marchait
droit, c’était la seule hypothèse à peu près plausible. Nicola se hâta de se laver, sortit de la douche, se sécha et posa la serviette dans le lavabo.
L’homme ne faisait absolument pas confiance à ces deux étrangères. Il débloqua le verrou et entrouvrit légèrement. Elles étaient toujours assises sur le
canapé. Le chanteur soupira de soulagement, ferma la porte, se retourna. Cria, surpris, cacha son intimité avec ses mains. Alice et June lui faisaient
face. L’homme pâlit subitement.
-Mais… mais… mais… comment êtes-vous entrées ici ?!
- Magie, magie… ricana June.
Alice promena un doigt le long du torse du chanteur, ce qui le fit frémir.
- Plutôt bien roulé, commenta-t-elle d’un air vicieux.
- Sortez de là, on s’expliquera après, ordonna-t-il.»
Elles se volatilisèrent sous ses yeux. Le cœur du chanteur battait la chamade. Il prit conscience que ces deux êtres n’avaient pas menti et n’existaient pas.
Nicola s’habilla, sortit de la pièce. Alice et June avaient disparu.


Elles semblaient avoir pris congé pour de bon. Cela faisait quatre jours qu’elles n’étaient pas revenues et Nicola s’interrogeait ; pourquoi étaient-elles sorties
de sa tête ? Que voulaient-elles vraiment ? Il réfléchissait à tout cela dans sa loge en regardant un bâton d’encens se consumer. Dehors, la tension avant le concert
était palpable. On frappa à la porte, il se leva et alla ouvrir ; son repas lui fut donné. Le chanteur remercia, s’enferma et posa le plateau sur la table. Il alla
dans la salle de bain se laver les mains et ce qu’il vit en revenant l’énerva ; Alice se servait dans son plat et forçait June à faire de même. Toutes deux portaient
leurs robes colorées.
« - Ca va, je vous dérange pas ?!
Elles levèrent les yeux sur lui en souriant.
- On a faim nous aussi. Répondit Alice.
- Non, pas moi… rétorqua June.
Alice lui donna une baffe sur la tête.
- Toi tu manges, on dirait un squelette, là…
June répondit à ce geste en saisissant une poignée de pâtes qu’elle lui écrasa sur le visage. Alice cria de colère. Nicola regardait la scène, effaré. Il se dirigea vers
elles, leur ôta le plateau qu’il posa sèchement sur la coiffeuse. Les deux adolescentes cessèrent instantanément leur dispute et le dévisagèrent. Se volatilisèrent sans
lui donner l’occasion de les questionner sur ses préoccupations. Le chanteur soupira. Elles allaient le rendre fou si elles continuaient. On frappa de nouveau à la porte,
il sursauta.
- C’est Oli…
- Minute, attends…
Nicola ramassa les résidus de pâtes qui jonchaient le sol et jeta le tout à la poubelle. Il ouvrit et Oli entra dans la pièce.
-Ca va ? Il paraît que tu parles encore tout seul… Marc t’a entendu râler en passant devant ta loge et Boris a dit que ça changeait pas d’il y a quelques jours.
- Laisse tomber, c’est juste une impression…
Oli le regarda attentivement afin de s’assurer que le leader d’Indochine n’était pas devenu subitement schizophrène. Il remarqua la poubelle de la loge abandonnée là au milieu
de la pièce.
- T’es sûr que ça va ? On se pose des questions.
- Oui, oui, sans doute trop de stress…
Il jeta un œil discret dans la poubelle, vit le contenu de l’assiette à l’intérieur.
- Tout semble normal…
- Oui, mais je dois manger maintenant.
- T’as pas déjà mangé ?
- J’ai renversé sans faire exprès.
Oli recula vers la porte.
- A tout à l’heure. »
Il quitta la loge.

Le concert se déroula sans aucun problème, Nicola rentra à l’hôtel. Une pointe d’appréhension s’empara de lui ; des cris sortaient de sa chambre. Il saisit son pass, le mit
dans la serrure et ouvrit la porte. Le chanteur vit June attachée sur une chaise par des cordes face au téléviseur allumé, Alice qui tournait autour d’elle en ricanant. La
pauvre fille prisonnière portait un casque sur la tête qui lui maintenait les yeux ouverts tandis qu’à la télévision se succédaient en boucle des images de viols, de massacres,
d’incendies meurtriers. On se serait crus dans Orange Mécanique. Le chanteur claqua la porte, Alice s’interrompit et le fixa avec un léger sourire. June pleurait et se
débattait.
« - Ah t’es revenu, enfin…
- Qu’est-ce qui se passe ici ?!
- June a besoin d’une leçon. Rétorqua la créature.
Nicola approcha de la chaise, posa ses mains sur le dossier.
- Pourquoi ?
Alice braqua sur lui son regard insolent.
- Parce que t’es pas capable de le faire…
Il approcha ses mains des nœuds des cordes. Alice lui envoya un regard noir. Nicola s’interrompit.
- Ca ne vous suffit pas que je vous fasse vivre durant les concerts ?
- Si ça suffisait, on ne serait pas là… ricana Alice.
June se débattait toujours.
- Alors que dois-je faire ? S’inquiéta-t-il.
La créature blonde sourit de satisfaction.
- Eh bien nous y sommes, y’a fallu le temps mais l’heure est arrivée…
- La faute à qui ?! Rétorqua sèchement Nicola.
Elle détacha June d’un claquement de doigts. Toutes deux s’assirent sur le canapé de la chambre. Il vint se planter devant elles en croisant les bras. Alice prit la parole.
- On est sorties de ton imaginaire parce qu’il paraît que c’est sombre là dehors et comme tu nous donnais pas de preuves, on est allées les chercher. On a fait le tour du monde et on est revenues.
- Alors pourquoi vous êtes restées ?
- Parce que c’est si irréel, on n’y croit pas…
- Et pourtant c’est la vérité et… mais attendez !
Les deux adolescentes se levaient en souriant.
- Voilà ce qu’on voulait entendre depuis le début.
- C’est tout ?!
- Bah oui, répondit June.
Le chanteur restait là sans savoir comment réagir.
- Maintenant il est temps de te laisser tranquille. »
Les deux adolescentes le prirent brièvement dans leurs bras et se volatilisèrent, laissant Nicola seul dans la pièce.
Le lendemain matin, Boris lui montra un article en rigolant. Un journaliste affirmait que le chanteur devenait fou à parler seul dans les couloirs des hôtels. Ces quatre lignes
étaient censées tout expliquer. Cela le fit sourire.
« S’il savait… », se dit-il en riant à son tour.
Il jeta ce torchon dans une poubelle et se hâta d’aller préparer ses affaires. Il ne fallait pas perdre de temps, le concert de ce soir devait être parfait.





Nadine_Crow



Fan-art : Fan-fiction ( suite)

CE SOIR

Tu regardes les photos de June sur l’écran de l’ordinateur. Tu as fermé la porte de la chambre pour que tes parents ne te dérangent pas. Tu as mis ton blog à jour et attends
impatiemment sa venue promise. A dix heures, l’aiguille de l’horloge à coucou s’emballe. Tu sautes de la chaise pour aller ouvrir la fenêtre. June montre sa blondeur et son
regard bleu parfait. Elle enjambe le rebord puis dépose une bise sur chacune de tes joues. Tu rougis un peu. Elle projette ses grands yeux bleu profond dans tous les coins de
la pièce, sourit. Comme toujours en fait.
« Tu collectionnes les bougies ? ».



« June, j’ai réfléchi aujourd’hui et… »
- « Oui ? » -
« Pourquoi est-ce qu’il faudrait mourir ? J’veux dire… »
- « Quoi ? »
- « Mourir ensemble, ça doit être une aventure formidable, bien sûr, mais… pourquoi on essaye pas d’vivre plutôt ? »
- « Vivre, cela est une chose extrêmement compliquée, tu le sais ? » - « Oui mais, avec toi j’suis sûre que ça m’semblerait tout d’suite moins compliqué ».
Elle rit doucement, en regardant ses pieds.
« Il y a une chose dont je ne t’ai pas encore parlé. »
- « C’est quoi ? »
- « Le pays de l’eau rose ».



« Le pays de l’eau rose ? C’est quoi ? »
- « La vie est sale tu sais, un vrai monde de fous, moi je te le dis. »
- « J’sais bien mais t’es là toi. »
- « Comment peux-tu en être aussi certaine ? ».
Tu ne comprends pas très bien où elle veut en venir. Tu sens les muscles de ta gorge se contracter.
« June, jusqu’à hier soir j’détestais ma vie. J’suis grosse, j’aime pas l’école, j’ai pas d’amie et aucun garçon m’a jamais embrassée. Mais y a toi et c’est comme si tout avait
un sens ».
Tu rentres le menton vers le cou, laisses de l’eau s’échapper par les contour de l’œil.
« T’es tellement belle, tellement comme moi j’voudrais être ».
Tu renifles. Elle s’approche. Te prend entre ses bras et tire ta tête contre sa poitrine de fille manquée, te caresse les cheveux.



« Les grandes personnes mentent sur la mort parce qu’elles ont besoin de nous, en réalité. Elles ont besoin que nous travaillions à leur place, que nous soyons là pour marquer leur réussite.
Elles disent qu’elles nous aiment mais cela est faux. Mourir, cela n’est pas si terrible. Bien au contraire ».
Tu écoutes June parler de sa voix naturellement claire et joyeuse.
« Je te promets que nous le verrons ensemble, le pays de l’eau rose. »
- « C’est où le pays de l’eau rose ? »
- « Là où je termine et où tu commences. En bas de la falaise, enfermé dans un sépulcre, en ce royaume près de la mer. »
- « Et qu’est-ce qu’il y a de si spécial dans c’pays ? »
- « Des jardins, de beaux jardins paisibles, où les gens vont terminer leur existence. »
- « C’est l’paradis ? »
- « Si tu veux. En te baignant dans l’eau rose qui traverse ces jardins, tu oublies tous tes mauvais souvenirs, tous les visages désagréables et les froncements de sourcils.
Tu ne gardes que le meilleur et les gens que tu aimes. »
- « ça doit être merveilleux d’se baigner dans l’eau rose ».



Elle caresse toujours tes cheveux alors que ta joue appuie désormais sur ses cuisses, posées sur le lit. Elle te soulève par les épaules, t’adresse droit dans les yeux :
« J’ai envie de jouer, cela te dit ? »
- « A quoi ? »
- « Tu vas voir. Laisse-toi faire d’accord ? ».
Elle maintient ton regard, sourit évidemment. Elle enlève ton pull puis ton t-shirt, dégrafe ton soutien-gorge avant de t’allonger sur le lit. Elle se lève, va chercher quelques
unes des bougies que tu avais allumées avant son arrivée. Elle les pose sur la table de chevet, s’assied à cheval sur tes hanches, en choisit une qu’elle élève au dessus de ta
poitrine. Souriant toujours sans cligner des yeux, elle verse délicatement la cire sur ta peau. Tu pousses un gémissement à cause de la sensation. Elle continue à te faire mal
et tu réalises à quel point tu adores ça.

Camite



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MessageSujet: Re: (n5) fan art   (n5) fan art EmptyVen 25 Jan - 17:55

est-ce que tu as fait des modifications pour le 2ème?
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Nadine_ Crow

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MessageSujet: Re: (n5) fan art   (n5) fan art EmptyVen 25 Jan - 19:21

non juste une petite mise en page, si elle ne te plaît pas tu peux la virer Smile

pas de fautes du tout hein Smile
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Darwin
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MessageSujet: Re: (n5) fan art   (n5) fan art EmptyVen 25 Jan - 19:28

Ok pour la mise en page.. c'est juste que si je remets le texte sur word depuis leforum, je dois faire d'autres modifs de page pour la jusitifaction qui prend du temps, mais pour les paragraphes pas de souci!

MErci
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MessageSujet: Re: (n5) fan art   (n5) fan art EmptyVen 25 Jan - 19:29

Ah oui ok Smile

De rien Wink
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MessageSujet: Re: (n5) fan art   (n5) fan art Empty

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