Interprétation du clip d’Adora :
Après Alice&June et Lady Boy, on retrouve le troisième single d’Indochine, pour promouvoir l’album Alice&June, dans les bacs : Adora. Comme tous les singles qui se respectent, il est suivi par un clip. Le clip a pour vu de promouvoir l’album mais aussi de refléter le texte de la chanson. Quelle a été la réaction des fans à ce clip ? Ce clip reflète-t-il les paroles ? Et les membres d’Indochine ? Qui sont ses personnages qui apparaissent à toute vitesse ? Que représentent-ils ? Ce sont les questions auxquelles nous allons essayer de répondre.
Comme pour tous les clips, les avis sont mitigés: les fans qui ne sont pas déçu comme Rhin0cer0s « moi je pense tout simplement que la chanson parle d'une émotion : se sentir bien. Et je trouve que c'est très bien représenté dans le clip », xvibrat0r « J'ai toujours imaginé le clip comme il l'est visuellement» ou encore comme Justinuit «il change vraiment des autres clips d'Alice et June et c'est cela qui me plait». Ils le rapprochent à Drugstar : une bande de jeune qui s’éclate. Cette ressemblance leur plait. C’est le cas pour Justinuit et Indokiss. Ce qui plu aux fans c’est aussi de voir ses gens délirer. Cela à crée une sorte de lien encore plus fort entre Indochine et nous. Tortoise nous explique ce point de vue « j'aime beaucoup ce clip parce qu'il créé le lien entre Indo et ses fans, dans leur passion au quotidien, et je trouve ça vraiment sympa tous les petits délires comme on en fait tous », ainsi que syrkis_62 « Je l'aime bien ce clip, c'est ce que je fais dans ma chambre quand j'écoute indo.(…) Ce clip montre bien que la musique rassemble les gens, car ce sont des personnes bien différentes qui sont dans ce délire », et enfin xvibrat0r «Ce "rassemblement", ces différences entre les "danseurs", cela représente le public Indochinois dans toute sa splendeur!!». Et puis il y a ceux qui sont quand même un peu déçu. Par exemple Jutinuit : « Moi, en concert, j'adore vraiment les images qui sont projetées pendant Adora. J'espérais que ce soit les mêmes pour le clip. Mais non, alors j'ai bien sûr été un peu déçue ». En effet les images qui sont projetées sur Adora lors des concerts ne sont pas les même que le clip contrairement à Crash me qui a conservé les images de concert pour son clip. Enfin il y a ceux qui sont vraiment déçu parce qu’ils ne voient pas le lien avec la chanson en elle-même. Beaucoup ce retrouve dans ce cas : Unita (« Moi je le trouve drôle... cependant, la chanson est loin d'être joyeuse à la base, l'aspect psychologique, torturé des paroles a été nié... grosse perte »), Indoli (« Ce n’est pas que je ne l'aime pas mais je trouve qu'il ne colle pas trop aux paroles de la chanson. »), xvibrat0r (« le clip est bien marrant, mais je ne retrouve pas le côté un peu "sado-maso" de la chanson, qui est à la base des paroles »), et aussi adel-lindochinoise «Ce clip c'est vrai que je ne vois absolument pas le rapport avec la chanson, mais vous allez me dire ce n'est pas le seul ». Pour eux, un aspect important de la chanson est oublié, l’aspect de la souffrance, comme nous l’explique, un peu plus tard, Unita « Il y a vraiment un mal-être apparent [dans le texte]. Dans le clip, on voit des gens heureux, qui font les idiots, qui dansent, ... ». Ainsi que Tortoise « C'est vrai que les paroles, surtout au début, pour le côté mal-être, ne colle pas vraiment ». Nuit-des-fees faisait aussi parti de ce bord « C'est vrai qu'au premier coup d'œil, le clip m'a paru vraiment décevant. Je m'attendais à un univers un peu plus sombre pour tout dire, plus en "correspondance" avec la chanson... ». Puis, elle a essayé de tirer de ce clip, qui à l’air si loin du texte d’Adora, une explication plausible « Après c'est vrai qu'il faut l'étudier de long en large pour peut-être trouver rapport avec les paroles. ».
Commençons par le « délire » des personnes. Des gens, qui ont l’air complètement différent par leur âge et leur look, ont pourtant un point commun : ils s’éclatent. Ils dansent, bougent, prennent des parapluies ou raquettes pour une guitare, une brosses à cheveux pour un micro… Alors en quoi des personnes faisant la fête peuvent-ils exprimer le mal être exprimé dans le texte d’Adora ? Chacun à son explication. Pour Indokiss il faut le mettre en relation avec le temps « Je trouve qu'il colle bien à l'ambiance. Tous ces gens qui se déchaînent, tout comme la musique... Ca me donne une idée d'insouciance, de gentil "délire", on se lâche (…) un peu comme si on était en état d'urgence : s'éclater vite et bien avant qu'il ne soit trop tard». Nuit-des-fees nous livre aussi son interprétation personnelle : « "Moi, j'idéalise" Justement le clip est un peu trop idéalisé. On se croirait dans la recherche de l'idéal. Tous ces gens qui dansent, sourire aux lèvres ils me donnent l'impression de vouloir "paraitre" et non d'être, comme si ils cherchaient à enfouir leur mal-être, en faire abstraction et se convaincre eux-mêmes que tout va bien."Je reste en vie et je réussis à grandir et à sourire" est en revanche assez bien illustrés par la vision de ces gens qui sourient; c'est un peu comme s'ils faisaient un effort pour faire disparaître leur mal-être et survivre. »
Sortons un peu du texte pour revenir au clip. Les membres d’Indochine apparaissent tout au long du clip. Chacun à un lieu qui lui ait destiné. Boris dans une salle de dance du genre disco, Mr Shoes dans la douche, Mr Eliard, Oli de Sat dans les toilettes et enfin Nico prend place dans une salle au mur rouge et à l’éclairage façon maison close. Eux aussi sont déjantés. Là aussi on peu voir un lien qui se crée entre eux et nous : tous réunis dans une même maison en s’amusant sur une même chanson. C’est aussi ce que pense Indokiss «Et c'est un réel plaisir de voir la participation des autres Boys, même si elle est se fond dans la masse. Tout le monde logé à la même enseigne : eux et nous, dans le même monde ». La vision du rôle qu’a Nicola dans ce clip n’est pas la même pour tout le monde. Quelques uns resterons perplexe sans explication, comme xvibrat0r « Nicola, je n'arrive pas à traduire le "pourquoi du comment" il est là ». Certains le verront comme une sorte de maître sage, qui reste à l’écart pour tout diriger, comme nous l’explique si bien Indokiss « Et au milieu de tout ce mouvement, Nicola reste stoïque. Il incite à la valse, mais reste planté là, au beau milieu de tout ce bazar, un peu comme s'il contemplait son œuvre, comme s'il était le chorégraphe d'une danse infernale», et Tortoise également «et en même temps Nico qui donne la note, en quelque sorte... Un peu comme un chef d'orchestre un peu dépassé... Ou plutôt conscient, et heureux et reconnaissant de tout ce qu'il génère... ». D’autres encore verront une image plus torturé « Nicola, toujours sur fond rouge. Cette couleur évoque pour moi le sang donc la souffrance» nous dit nuit-des-fees.
Passons maintenant aux personnes hors que nos Indoboys qui dansent dans les pièces. « Tout va très vite, les personnages défilent, on a à peine le temps de les apercevoir ». Effectivement, le défilé des gens vont très vite comme l’a remarqué Indokiss. Je ne vous ferais pas la liste exhaustive de tous les gens que l’on peut apercevoir, simplement de quelques personnages les plus marquant : un jeune homme, que l’on voit souvent, qui est dans sont bureau, un travesti, dans un hall, une grand-mère, qui visiblement n’aime pas Indochine où du moins la musique forte et puis beaucoup d’adolescents. Tous ses gens s’éclatent, pourquoi ? Peut-on trouver une explication à tous ce bonheur ? Nuit-des-fees nous rappelle se qu’avait dit le leader d’Indochine à propos de ce clip « Pour le texte au départ j’imaginais un truc complètement glauque dans ma tête : un mec en train de se faire fouetter par une maîtresse qui aime ça, (…) ça a dérivé sur ça, le fait de se torturer la tête pour rien». Alors ce bonheur viendrait de la souffrance, un bonheur sado-maso ? C’est en tout cas ce que pense Rhin0cer0s « Dans le clip, les gens se filment dans l'état où ils sont le plus eux même. Ils sont heureux, heureux d'avoir mal peut être... (…)Un chauve qui s'éclate en dansant, une fille qui s'éclate à faire la star devant son miroir, des adolescentes qui jouent aux grandes dans une chambre rose, un gars habillé en fille... En fait ils font tous des choses dans lesquels ils se sentent bien, et ils se filment... C'est une explosion de joie... on pourrait même presque dire qu'ils vivent un orgasme de bonheur... Chacun à leur façon, ils se sentent bien comme ca, mais ca doit rester leur jardin secret, c'est pour ca qu'ils se filment ». Et en effet, si l’on reprend le texte c’est bien ça « Je réalise que tu me fais mal, mais que j’aime ça. Moi, j’idéalise quand tu me fais mal, mais que j’adore ça »
En dehors de tout ce monde qui s’agitent et de Nicola, un personnage reste. Une personne dont tout le monde se pose des questions… Un gotique, sadomasochisme certainement, un peu glauque et dans un lieu qui ressemble d’avantage à une grotte qu’à une pièce de la maison. Nuit-des-fees et morino-yû font partis des gens qui se sont penchées sur cette personne. Elles écrivent respectivement « Au long du clip, on remarque quelques flash : des passages très brefs où l'on aperçoit un garçon dans une chambre, univers plus glauque cette fois. Des cierges allumés, un crâne...» et « pour moi, un personnage se détache (hors membre du groupe) : le jeune "gothique" blond....». Quelle explication peut-on trouver à ça présence ? Nos deux même indo-fane nous donne leur interprétation. Commençons par celle de morino-yû «tout d'abord, il est le seul à être filmé de dos au départ...il semble plus détaché face à la caméra, parait ne pas vouloir faire sa star autant que les autres....mais petit a petit, au fil du clip, il se fond dans la masse en semblant vouloir devenir lui-même un personnage qui correspond à un cliché....le fait d'être torse poil me fait penser par exemple qu'il ne veut pas être étiqueté rien que par sa façon de s'habiller....ce qui me marque aussi, c'est que finalement, c'est le seul dont on aperçoit un côté un peu noir...(je pense bien évidemment à l'autel avec la poupée notamment (au moment du gros plan sur l'autel, mais qui disparait après...))...ce côté ressort d'autant plus qu'il détonne complètement avec le côté trop "brillant", "trop "heureux" des autres personnages.... » elle rajoutera un peu plus loin « ce qui me gène dans mon analyse : le gothique est finalement un cliché, comme tous les autres... ». Passons à la vision de nuit-des-fees : « Un peu comme si de toutes les personnes aperçues dans le clip, c'était le seul qui acceptait le mal-être". Toi Tu m'apprendras que mon heure est grave je ne te quitterai jamais". J'ai eu le sentiment, en analysant à la fois paroles et image que c'était lui qui allait apprendre aux autres que "l'heure était grave". A la fin on le voit les mains jointes et les yeux grand ouverts vers le ciel, un peu comme s'il exécutait une ultime prière... ». Voilà deux analyses aussi pertinentes l’une que l’autre.
En dernière en analyse, on va essayer de trouver une explication aux nombreux miroirs que l’on retrouve dans beaucoup de pièce. Nuit-des-fees nous explique son avis sur leur présence: «Pour les différentes surfaces réfléchissantes à côté des personnages j'avais aussi remarqué mais je ne sais pas trop comment l'expliquer. Peut-être parce que le miroir reflète ce qu'une personne est. Or j'ai remarqué que la caméra est positionnée de sorte à ce qu'on ne voit jamais leur reflet, et ce peut-être parce que l'image qu'ils donnent d'eux dans le clip est fausse et qu'ils ne sont pas eux mêmes... »
Enfin pour finir sur la chose la plus logique, nuit-des-fees nous parle de la fin du clip : « Oli lui, après s'être démené dans une pièce sombre tout au long du clip, utilise une bombe en direction de son visage, un peu comme s'il s'asphyxiait volontairement et tombe. Boris qui a dansé durant tout le clip, s'étend sur un canapé rouge et ne bouge plus. La chanson est finie, fin de l'acte, un peu comme une fin de vie ».
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