Indochine sur grand écran – la petite info du mois.
Incontestablement instruit en matière de cinéma, Nicola Sirkis a souvent truffé ses textes d’allusions à de longs-métrages. Des sources d’inspiration diverses souvent dictées par son admiration pour le continent asiatique et sa culture.
Nous allons donc nous pencher, pour ce numéro, sur le thème principal du morceau Un singe en hiver. Un post d’une amie sur mon forum m’a réellement ouvert les yeux sur les sources de la chanson et sur sa profondeur. Je pense sincèrement que ses explications toujours très précises et détaillées pourront susciter chez vous un indiscutable intérêt. Il est évident qu’après avoir lu L’attrape-cœurs, le morceau Des fleurs pour Salinger nous apparaîtra sous un angle vraiment différent. Nous écoutons la musique d’Indochine, alors pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups et élargir sa culture ? Tant de chansons portent le titre d’un film déjà existant… il ne tient plus qu’à nous d’y trouver un intérêt et d’accepter de s’ouvrir à des univers qui plaisent au parolier, sans pour autant nous émerveiller. (J’ai souvent l’impression que certains se prétendent fans de Madinka ou des Dandy Warhols parce que le leader du groupe les met en avant… qu’ils se sont découvert une soudaine passion pour Marguerite Duras… tout cela rejoint le thème d’un ancien numéro sur le libre-arbitre…)
Le film
Avec en tête d’affiche Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo, on ne peut que s’intriguer et avoir envie de visionner le résultat.
Adapté d’un roman d’Antoine Blondin, ce film en noir et blanc pousse à la réflexion, selon les dires d’Amoureuse éteinte. « Ce n'est pas une question de découvrir un grand dilemme autour de l'éventuelle descendance du Christ, c'est bien mieux, on envisage notre vie, celle de nos parents! Et ça, c'est ce qui compte vraiment! »
Le synopsis, par Wikipédia La Grande
« En juin 1944, Albert Quentin, ancien fusilier-marin en Indochine, tient l’hôtel Stella sur la côte normande, avec sa femme Suzanne. Il voyage dans l’alcool, pour se remémorer ses voyages en Chine. Lors des bombardements, il promet à Suzanne de ne plus boire, si l’hôtel échappe à la destruction. (…)
Plusieurs années plus tard, débarque Gabriel Fouquet, publicitaire. Lui boit pour effacer l’échec de son mariage, « voyager » en Espagne et rêver de tauromachie. (…)
Le lendemain, Gabriel Fouquet s’en va avec sa fille et Quentin compare Fouquet à un singe en hiver. »
C’est une histoire de nostalgie, une mélancolie profonde d’un homme qui se perd lui-même… « Car Albert Quentin a fait son service militaire en Chine et c'est cette ivresse là qui lui manque, le voyage! Alors il boit, car quand il boit, le fleuve jaune se dévide à ses pieds, et il navigue à nouveau… »
L’intensité du thème
Selon les propos de ceux qui l’ont visionné, nous ne pouvons que nous sentir impliqués dans la douleur de cet homme, ses souvenirs qui lui manquent, sa vie passée qu’il rêve encore… il est perdu, tel un singe en hiver qui, selon la légende, se perd dans les grandes villes, incapable de retrouver son chemin. En Asie, ces animaux sont sacrés et les gens prennent donc sur eux pour ramener ces primates dans la jungle… Vous me direz, mais quel rapport avec Monsieur et Madame Toutlemonde ? Mais parce que nous sommes tous des condamnés à mort en puissance, nous sommes tous perdus un jour ou l’autre dans cette vaste étendue qu’est la vie. Nous espérons, au plus profond de nous-mêmes, pouvoir être ramenés, nous aussi, sur la voie que nous avions égarée… chacun a eu, ou aura, un jour le sentiment d’être un singe en hiver, et il appréciera, lui aussi, qu’une bonne âme lui indique le chemin…
Merci à Isabela pour ses explications précieuses.
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