N°8 - Le Marathon des Mots

Invité

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Samedi 14 Juin 2008
LE MARATHON DES MOTS
Cloître des Jacobins – Toulouse

Il faisait très beau ce jour-là. Le temps était propice pour cette rencontre littéraire entre Nicola Sirkis et son public. Car il s’agissait de découvrir le chanteur d’Indochine sous un tout autre contexte que celui de la musique indochinoise
Nous étions donc nombreux à venir assister à ce Marathon des Mots, dont Indoaddict33, ParadizeGirl et Passion Pour Indo.
17heures 15: Nous étions une bonne centaine, tous surexcités, un peu comme à l’attente d’un concert, prêts à se ruer sur les sièges…

Nicola Sirkis explique très rapidement, suite aux questions de la présentatrice, que son adolescence a été bercé par Salinger et Duras, et que cette expérience inédite de lecture l’a vivement intéressé et qu’il espère pouvoir bien s’y prendre. Il ne parle pas du groupe par pudeur, et répond de manière très discrète et un peu gênée quand la présentatrice lui demande si l’écriture du prochain album avance bien. On sent que Nicola ne veut pas parler de ça, et préfère se consacrer à cette nouvelle expérience littéraire.

Un jour rêvé pour le poisson banane , nouvelle de Salinger. Nous écoutons. La voix de Nicola est claire, il prend un ton grave, un peu neutre. On sent qu’il est intimidé, qu’il n’arrive pas à vivre ce qu’il lit.
Qu’importe, nous écoutons et, fermant les yeux, on tente de se plonger dans l’univers de Salinger…
Je ne connaissais pas et j’attendu cette lecture pour découvrir cet auteur, nous raconte Indoaddict33 encore émue.
Je tourne la tête vers mon amie qui m’a accompagnée. Elle est attentive, regarde fixement Nicola.
Nous sommes tous attentifs, silencieux, et figés.
Les flashs de photos jaillissent ça et là, mais toujours dans le silence.

Ensuite, Nicola prend un autre texte, un poème de Sylvia Path. Il nous explique que c’est la poétesse Valérie Rouzeau qui le lui avait recommandé.
Je ne connais pas… mais la lecture de Nicola me passionne… Ce texte me fait penser à un livre étudié à la fac, nous raconte ParadizeGirl.
Nicola a du retard. Précisant qu’il devait impérativement prendre un avion le soir même pour rentrer à Bruxelles et sachant que nous sommes entrés beaucoup plus tard qu’à l’heure prévue, il réfléchit et accepte de nous lire une autre nouvelle. A ma plus grande joie et stupéfaction, il s’agit de L’homme assis dans le couloir de Marguerite Duras. Cette nouvelle qu’il avait déjà évoquée dans l’émission En Aparté en 2003 avait éveillée ma curiosité mais il m’était impossible de trouver le livre…
Sans doute cela vient-il de moi mais je sens que Nicola est beaucoup plus ancré dans le texte cette fois-ci. Je ferme les yeux et j’écoute. Cette nouvelle est empreinte d’une réelle sensualité. Le sexe est perçu ici comme une chose fragile, sauvage, difficilement apprivoisable. Les mots de Marguerite Duras sont clairs, précis, et l’émotion dans la voix de Nicola est palpable.
Indoaddict33 se souvient elle aussi: « C’est le passage que j’ai préféré. Nicola était détendu et sa lecture était fluide. Je me souviens avoir regardé le plafond ou le sol pour juste écouter sa voix et profiter. »
Nicola ne peut lire le livre jusqu’au bout. Néanmoins, il nous le recommande ainsi que d’autres livres comme « Alice au pays des merveilles » et le très célèbre « Attrape cœur » de Salinger.

Je vous épargnerai le moment où Nicola devait partir et où tout le monde s’est rué sur lui pour avoir des autographes…
Indoaddict33 raconte « l’après Marathon des Mots ».
Avec mes amis nous nous dirigeons vers les toilettes et derrière la grille à côté des toilettes, quelques fans et moi-même apercevons Alain Picon et au bout de quelques minutes Nicola se dirige gentiment vers nous pour signer quelques autographes et prendre des photos. Il m'a signé "Les Mauvaises Nouvelles", je lui ai dit "bravo, j'ai adoré ce bouquin, vraiment" et il m'a répondu avec son petit air lunaire, toujours surpris qu'on lui fasse des compliments "Ah ouais c'est vrai? Bien...Merci".

Nicola a réussit cette expérience de lecture avec brio. Gageons que beaucoup se sont rués chez leur libraire. Par curiosité d’abord, pour découvrir les écrivains qui ont marqué leur idole, puis pour ensuite se laisser séduire par la beauté de leur univers…