La polémique Play Boy
Nous vivons dans une société pornographique. Dix-huit heures/ dix-neuf heures, masturbation neuronale devant une émission de télé-réalité exhibant des gens qui ont de futiles secrets. On enchaîne ensuite avec des choses un peu plus « hardcore » en zappant sur le JT : macchabées morts dans le train ou, encore, petites filles presque dénudées étendues sur le dos en premier plan pour illustrer la dernière grosse catastrophe humaine (surtout, montrez les mouches qui rampent sur la peau, c’est plus réel). Les médias sont des producteurs de porno. Plus c’est glauque, mieux ça se vendra car l’impudeur est la norme. Et comme c’est tellement triste, on retourne se masturber ailleurs avec une autre émission qui fait son chiffre sur l’infidélité…
C’est ainsi depuis de nombreuses années, nous sommes quelque peu habitués à cela. Alors, au point où nous en sommes, pourquoi tant de remous concernant la chanson Play Boy ? Juste une phrase, une seule… comme une vérité qui dérange.
Avant d’en lire plus, je vous impose un petit rappel concernant ce genre de film ; le snuff est une vidéo de qualité amatrice (juste un caméscope, pas de financement) dont le contenu est filmé de manière brute (sans réel travail de montage image ni effets), généralement en plan-séquence (un plan, voire deux au maximum, choisis de telle manière qu’ils montrent tout). Au sens pur du terme, ce sont des viols suivis de meurtres mais il y a des variantes (crime seul, exécutions militaires de soldats Russes ou Iraquiens). Tout est réel. La société refuse de reconnaître son existence, mais ces vidéos circulent dans des réseaux d'amateurs.
Ou parfois sur MSN entre ados en mal de sensations fortes…
« Moi personnellement je connaissais déjà le terme mais j'ai été étonnée que Nicola arrive à caser ça dans une chanson. Ca ne m’a pas choquée parce que je sais faire la différence entre lui et un personnage, quand même. » Seshat
« Une fois j'ai parlé de cette phrase à une amie, ne sachant pas ce qu'était un "snuff-movie ", je lui ai expliqué et elle m'a répondu : «Non mais, je veux bien que ce soit du second degré, mais y'a des choses avec lesquelles on ne doit pas rigoler !". J'avoue être un peu mitigée, moi... d'un côté ça ne me choque pas, parce que je sais que cette chanson n'est pas sérieuse et que Nicola n'est sûrement pas ce genre d'individus. Et de l'autre où je me dis "Ouais, faut peut-être pas exagérer non plus ..." » indolove
Et pourtant… les quelques malchanceux qui en auront vu constateront que ceux qui en font éloge en arrivent à les considérer comme tels. Parce que ça les impressionne et donc leur provoquent des « moments de vie ». Le plus gore des films d’horreur ne leur fera plus jamais effet…
« Parler de snuff-movies est une chose. Dire que c'est un pur moment de vie en est une autre. Je ne cautionne pas. » Unita
« C'est vrai que la phrase peut surprendre, choquer mais on sait que, malheureusement l'être humain est capable du pire. Si on prend la phrase dans son ensemble, il est question de "moments de vie" et pour moi cela m'a fait penser aux journaux télévisés, où sans transition aucune, on nous informe d'un acte barbare. Ce genre d'info nous est "balancée" entre 2 sujets du style -le prix de l'essence- et -le voyage d'un chef d'état. A noter qu'on s'attardera plus sur le dernier sujet (les tenues vestimentaires des épouses des dirigeants, par exemple!).Je me dis souvent que pour une victime d'un acte barbare quel qu'il soit, c'est encore plus dur de voir que le crime qui a bouleversé sa vie à jamais est annoncé d'une façon si banale par certains journalistes. Sans doute les mêmes qui seront avides d'images et de témoignages lors du procès. Voilà comment j'ai ressenti cette phrase... » MissMarco
« Pour moi, "Playboy" c'est juste l'histoire d'un personnage un peu décadent, complètement en marge de la société. Après, est-ce que l'insertion de "snuff-movie" dans la chanson est voulue pour pousser les personnes qui jusque-là restaient dans la méconnaissance de ce phénomène à s'informer, je ne sais pas. Tout ce que je pense c'est qu'il n'y a là aucun côté malsain. » nuit-des-fees
« On peut facilement comprendre que le type en question est un peu un "marginal", enfin plutôt quelqu'un qui ne se reconnaît pas dans la société dans laquelle il vit parce que lui a d'autres habitudes et aspirations.Cette chanson finalement est un peu dénonciatrice d'une société qui va mal et
qui fait perdre leurs repères aux gens, en particulier les gens fragiles. » InDoAleX
Quand on sait qu’aucune prévention sur le snuff-movie n’est faite et que les jeunes passent de plus en plus de temps sur Internet et sans forcément être surveillés, attention les dégâts…
« Je pense donc que Nicola a eu raison d'en parler. Ca choque peut-être les âmes trop prudes et les "culs-pincés", mais au moins ca à le mérite de faire réagir et d'inciter à s'informer. Personnellement avant de connaitre la chanson, je n'avais jamais entendu parler des "snuff- movies". Ca m'a incité à m'informer. Et paf ! Mission accomplie ! » InDoAleX
« Je ne crois pas qu'il faille taire des choses. C'est pas sain, ni pour une société ni pour un individu. Si on se mettait à nier et à cacher toutes les horreurs du monde on ne s’en sortirait pas. Déjà parce que si on n’en admet pas l'existence on ne pourra pas empêcher que ça se reproduise... Alors voilà moi ça ne me dérange pas que Nicola en parle et que les ados aillent s'informer pour savoir ce que c'est. Et puis en même temps, je ne crois pas que ça soit si courant, ni si facile d'accès que ça... » Seshat
Laissons à InDoAlex le mot de la fin : « Je pense aussi qu'il est bon d'arrêter de se voiler la face et d'en parler. Cette chanson est la "chanson humoristique" de l'album. Tout est à prendre au second degré, c'est de l'ironie, mais pourtant elle fait passer des messages qui sont bien réels, et surtout bien dénonciateurs, sous son air léger et frivole (surtout au niveau de la musique). »
Et si vous pensez encore que le snuff-movie est une légende urbaine, sachez que le happy slapping, phénomène fraîchement médiatisé, n’est rien d’autre qu’une mise en scène montrant une agression ou un viol. Il n’y a qu’un pas jusqu’au snuff, celui du meurtre…
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Vu l'heure tardive, je ferai une relecture demain mais je ne vois rien à modifier ^^
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