J'ai demandé à Nadine_ Crow d'écrire un article sur la sortie de l'album, pour ainsi faire un parallèle avec l'attente de ce dernier.
Voilà ce qu'elle a écrit :
La république des Météors, un accouchement collectif ?
Il n’y a aucun souci à se faire sur le sujet ; cet album fut très attendu. Vous en parliez de partout, telles des météorites emplies d’informations plus ou moins officielles s’écrasant dans les contrées de notre pays indochinois. Forums, blogs, sites, conversations "msn", ou à table, et même les rêves, rien ne fut épargné. Nous étions informés, obnubilés, conditionnés pour la venue de ce nouvel album. Conséquences d’une promo jugée "too much" par certains ? Là n’est pas le sujet, et c’est à votre appréciation personnelle. Point de lignes sur ce détail.
En revanche, ce qui nous branche c’est ce drôle de parallèle que l’on pourrait établir entre la venue d’un album et celle d’un bébé. Car en effet, à en lire pas mal d’entre vous, il y avait cette attente fébrile mêlée à l’idéalisation ;
« oh j’espère que cet album (bébé ?) sera bien, j’ai hâte de le voir, de le découvrir… ». Pas mal y allaient de leurs envies précises, de cet espoir que l’album concrétiserait leurs rêves et leurs attentes, d’autres ne voulant pas s’avancer sur ce débat. Rares sont ceux qui ne l’attendaient pas impatiemment. Nous vous proposons donc un avant, le temps où le groupe était "enceinte" de cet album, cet avant qui sera confronté à l’après. Car il est né le divin album…
Indotab nous décrit cette attente comme remplie d’impatience :
« C'est normal pour un fan d'attendre le nouvel album de son groupe préféré, d'espérer qu'il me plaira. C'est plus une angoisse, je dirais, et justement je me pose souvent la question "Est-ce qu'il va me plaire ?" ».
Et malgré l’impatience, il nous dit cependant ne pas fantasmer cet album : comme l’attente d’un enfant est ponctuée de découvertes (
« Je découvrais mon bébé un peu plus chaque jour de grossesse. Je pouvais communiquer avec lui, jouer. » ), l’attente de l’album est remplie de surprises.
Tout d’abord, une qui fut de taille ; la possibilité de laisser exploser notre côté voyeuriste en visionnant le groupe via leur webcam. Allez, avouez que ça vous a plu d’assister à la conception, de les épier pour un oui pour un non. Mais au final on se demandera qui était plus cobaye que l’autre, il semblerait que le groupe allait consulter les réactions d’internautes mateurs.
De petits indices ont été dévoilés au compte-gouttes : une conférence de presse avec des petites descriptions sur le style, de brefs extraits musicaux, puis enfin un nouveau single. Certains de ces indices nous apportent une grande satisfaction, d’autres nous apportent encore plus de questions…Voire des peurs…
Indotab par exemple, nous dit avoir un peu peur quand Oli nous parle de sons plus Pop, mais se trouve finalement rassuré par le single et les extraits musicaux de la conférence de presse.
« On retrouve l'univers d'Indochine. »…
Little dolls semble satisfaire plus d’un fan et même si quelques-uns sont sceptiques, voire déçus, la plupart des réactions observées sur la toile semblent positives. Le suspens semble retomber un peu et ce titre permet de relancer les débats sur quelque chose d’un peu plus concret, de redonner un second souffle à l’attente…
Et malgré tous ces indices, le doute semble toujours là : cet album nous plaira-t-il autant qu’on a pu l’imaginer, ou sera-t-il au contraire la matérialisation de nos pires craintes ?
Il y a ceux qui se protègent de cela en maintenant une certaine distance, une barricade dressée entre eux et leurs désirs ?
Paradizegirl prétend n’attendre qu’une seule chose :
« être surprise » avec de nouvelles chansons.
Indoaddict33 a opté pour l’indifférence de façade afin de
« ne pas bouillir d'impatience trop tôt ». Indifférence qui cesse trois mois avant la sortie pour laisser place à une impatience maîtrisable.
Indoli nous dit :
« C'est sûr qu'on peut rapprocher l'idée de la sortie d'un nouvel album avec la naissance d'un enfant car pour les deux (sans non plus dire que c'est la même chose car on ne peut comparer la naissance d'un enfant à rien d’autre), au fil du temps, des questions se posent de plus en plus, au sujet de l'un ou de l'autre. » Pourtant, cette comparaison souvent usitée semble parfois un peu excessive, c’est le cas d’
Indotab :
« Mais même si on peut parler d'un accouchement lors de la sortie d'un album, le parallèle avec un bébé est un peu fort. Pour un album, il faut créer bien sur, mais on peut tout diriger selon son désir. Tandis que pour un bébé, on ne choisit pas. C'est une surprise ». Une surprise, oui, pour nous en tout cas.
Laafey confirme cette idée d’accouchement :
« On a tout d'abord un stade d'écriture, qui a duré environ un an, avec Nicola Sirkis qui s'est penché sur diverses sources d'inspiration (...) que l'on peut comparer avec la période de fabrication d'un enfant. Ensuite, il y a la période de composition qui correspond avec la phase de développement du foetus, et la dernière phase celle du mixage, de la promo, et de l'attente qui correspond à l'accouchement du bébé avec la réaction des parents, celle de l'entourage. » Il semble dès lors possible d’établir ce parallèle. Depuis, la naissance a eu lieu, voyons ce que cela a donné du point de vue des fans.
MissMarco entame la critique en déclarant ;
« Album magnifique, émouvant... Un coup de coeur pour La lettre de métal : c'est bouleversant, je ne peux l'écouter sans avoir les larmes aux yeux. L'adieu de ce père à son fils est émouvant, je pense qu'il décrit ce que beaucoup d'hommes devaient ressentir en partant… Play Boy : il m'a suffi d'une écoute pour connaître les paroles pratiquement par coeur ! De nombreuses phrases me touchent : j'ai souvent été en décalage avec les gens, déjà à l'école et ça s'est pas arrangé en grandissant mais ça ne me gêne pas ! Encore une fois, Indochine fait résonner des choses en moi, alors merci. »Paradizegirl vient nous faire part de son ressenti :
« Pour Les aubes sont mortes, je n'accroche pas. Elle ne me paraît pas être dans la lignée de l'album. Peut-être parce que je n'ai jamais lu Chloé Delaume. Je n'arrive pas à comprendre les paroles, c'est-à-dire à savoir de quoi elle parle. Et ça m'énerve car j'aime la musique ! Peut-être une séparation, mais je vois aussi la mort, je sais pas pourquoi ! Concernant Le lac, j'adore le fait que la voix de Nicola insiste sur "Paradis", "Camarades". Je la vois comme un soldat qui va vers la mort. Et qui sera considéré comme un héros après sa mort. Pour moi le lac serait plutôt une marée de sang. »Cerisette nous confie également son avis :
« J'adore Un ange à ma table ! Chaque fois qu'Indochine fait des duos, j'adhère totalement, et j'en viens presque à plus apprécier lorsque c'est Suzanne qui chante que lorsque c'est Nicola. Et puis contrairement aux autres chansons ça permet aussi de "raconter" la guerre du côté de la femme, obligée de travailler aux usines et seule. Quant à Go, Rimbaud Go ! j'adore, premier coup de coeur ! Bien que je ne comprenne pas du tout les paroles, ou ce qu'elles veulent dire, j'adore ! La musique est entraînante et on a envie de la chanter ! ».
C’est au tour de
Laafey :
« Concernant Republika Meteor Ouverture, on se prend une alerte aux bombardements, des discours politiques relevant de dictateur (Hitler, pour info). Une espèce de bruit sourd tel des bombardements venant s'abattre sur nous. On nous plante le décor. Le météor est arrivé chez nous. Républika, le premier ovni de l'album. Là j'ai pris une première claque. Un aller retour en première classe pour le paradis. Tout en puissance. Un titre crescendo et qui promet pour la tournée. Alors au niveau du texte, j'ai comme le sentiment que l'on nous parle de ces soldats qui sont là à faire la guerre sans savoir forcément pourquoi. Tom et Jerry, j'adhère pas du tout. Elle ma gâché le plaisir du Dernier jour. ».
Sortons des critiques décortiquées, car la déclaration d’
Indotab qui mérite d’être citée :
« Nicola a dit, pendant la conférence de presse, qu'il n'y avait pas de concept sur cet album. Cependant moi je trouve qu'il y en a un, et j'ajouterai que je le trouve encore plus présent que pour Alice & June. ». Déclaration qui a fait réagir
Paradizegirl qui lui répond
« je parlerais plutôt d'un thème général tournant autour de la guerre, mais il est moins concept dans le sens où il n'y a pas d'histoire et de continuité dans celle-ci. ».
Quoi qu’il en soit, cet album serait à considérer comme une pierre dans l’édifice de travail de mémoire.
Remerciements spéciaux à
Morino-yû qui m’a aidée à accoucher de cet article durant le décès de mon ordinateur !
Accueil 
