Au mois de Février, Terhi Schram nous postait ce message :
« Mon recueil Les Poupées Indochinoises vient de paraître !
Synopsis : Candy est un mannequin dans une vitrine de magasin, qui veut prendre son fusil et trouver un corps humain. Alice&June veulent aller voir le chat sur Mars, alors qu'une fan s'amuse et fantasme avec une poupée vaudou de Nicola Sirkis. Une série de nouvelles drôles, bizarres et fantastiques en clin d'oeil à l'univers d'Indochine, un brin érotiques et parfois choquantes. L'auteure s'amuse ouvertement et le lecteur la suit avec un plaisir grandissant. Elle nous ouvre un peu plus les portes de son monde, cette fois en écho avec son groupe favori, sans déroger à son style. »J'ai donc décidé de me plonger dans la lecture de ce livre...
Si vous avez aimé
Les Mauvaises Nouvelles de Nicola Sirkis, vous allez, à mon avis, adorer
Les Poupées Indochinoises de Terhi Schram. L'auteure a un style d'écriture bien à elle ; je l'ai trouvé très vif, percutant. Chaque nouvelle apporte son lot de surprises. On tourne les pages en se demandant ce qui va arriver, on ne sait pas à quoi s'attendre. C'est à la fois drôle, étrange, émouvant et meme déroutant. Personnellement, j'ai eu beacoup de plaisir à lire cet ouvrage.
En attendant de vous précipiter sur ce livre, Indotab et moi vous invitons à faire connaissance avec Terhi Schram, puisqu'elle nous a accordé une interview !
MissMarco
Sur ton site, il est dit "C'est au cours de l'année 2001 que fut créée Terhi Schram". Peux-tu nous expliquer cette genèse ? D'où vient ce nom Terhi Schram ?Terhi Schram est mon premier moi en écriture. J'avais adopté ce pseudo en classe de Quatrième, lorsque nous faisions notre projet "poésie". C'est comme ça que j'ai commencé à écrire.
Quelques années plus tard, me revoilà avec mon pseudo, alors que tout avait si bien commencé sous mon vrai nom !
Il me fallait faire le vide, le tri entre tous mes textes, mes projets, mes priorités et, comme avant, Terhi Schram est restée cette auteure de fantastique bien mené. Elle a tout un univers à ses pieds, fait de poupées machiavéliques, d'asiles hantés, de meurtres en plein Londres victorien. Avec elle, mes textes prennent plus qu'une tournure de simple constat, comme j'ai pu le faire dans
Les Jours Brisés (paru sous le nom de Aude Réco, ndlr). En reprenant mon pseudo, j'en revenais ainsi à mes premières amours, à savoir les bizarreries de notre monde, les phénomènes inexplicables, qu'ils soient fantastiques ou psychologiques.
J'avais besoin de reprendre mes idées d'avant, les mettre à plat, les recoudre un peu, les rafistoler avant de me les accaparer pleinement.
C'est sûr, j'ai pris mon temps. Je n'étais pas prête. Terhi Schram n'était pas prête à réapparaître, à replonger dans cet univers étrange et caduc.
Je parle beaucoup de l'enfance, des enfants en général. Ils ne sont pas innocents, parfois même très cruels entre eux, comme en témoigne ma nouvelle
Bad Alice.
Et Terhi Schram est plus portée qu'Aude Réco sur l'exploitation de nos peurs immatérielles, d'où son retour.
Tu as décidé de reprendre ton pseudo choisi au collège. A-t-il une signification particulière, une traduction ? D'où vient il ?Le prénom est Finlandais, et j'ai toujours rêvé de m'installer en Finlande ou sur les Iles Madeleines !
Mais rien de particulier pour la signification. Peut-être qu'il attire plus le coup d'oeil. Peut-être qu'il fait fuir les potentiels lecteurs, va savoir ! Il veut dire que je peux être moi sans me soucier d'autre chose, non pas que je me sentais différente en gardant mon vrai nom.
Je trouve qu'il s'accorde mieux à mon écriture du moment. Je cherche, je tâtonne. Je pense que je tâtonnerai toujours un petit peu, sinon le plaisir y prendrait de la fadeur.
Tu as un parcours plutôt original, tu as écrit des livres "gratuits". Pourquoi cette démarche ? Comment cela a été perçu dans le milieu littéraire ?Mon livre gratuit
Machiavel, c'était pour donner un aperçu de ce que j'ai l'intention de faire prochainement. Du macabre, du bizarre, du fantastique. Mélanger tout cela dans un mixeur et laisser jaillir !
Machiavel a été téléchargé près d'une centaine de fois. Des commentaires très bons me sont revenus, me poussant à entamer mon nouveau roman, plus sombre, pervers, et enjoué que tout ce que j'ai pu écrire auparavant.
Donc, pour répondre à ta question, ce livre "gratuit" a plutôt été bien perçu par ceux qui m'entourent, et réellement, et virtuellement.
Tu es à l'initiative du projet Bons Baisers de partout. Comment s'organise ce projet ? Quel est son but ?Bons Baisers de partout devait, au départ, réunir uniquement des fans d'Indochine, le temps de quelques textes ou d'illustrations. Or, il s'est avéré en fait que d'autres personnes, complètement extérieure au groupe se sont intéressées, puis rapprochées du projet. J'ai donc décidé d'étendre ma "sélection" à un petit peu tout le monde, du moment que ces gens aient du talent et qu'ils veuillent le montrer.
On m'a proposé beaucoup beaucoup de textes, j'ai dû faire le tri, en refuser certains malheureusement, parfois très bons, mais la règle était stricte pour ne pas ennuyer le lecteur.
J'ai mis ce projet en place afin d'aider l'association Estelle au bois dormant, parrainée par Nicola Sirkis et qui, me semblait-il, méritait ce geste.
Au final, sous quelle forme aboutira le projet Bons Baisers de partout ?Bons Baisers de partout n'est que le titre du projet. Le recueil regroupera des nouvelles, poèmes, et illustrations de tous bords, et s'appellera
Je, tu... Ils. Le livre paraîtra en auto-édition gratuite chez Thebookedition.com, avec deux versions : la première en noir et blanc, et l'autre en couleurs.
Tu as consacrée un fanzine à Indochine, comment l'idée t'est venue ? Que contenait-il ? Pourquoi un seul numéro ?Pour mon fanzine, un seul numéro car je me consacre déjà beaucoup à mon webzine littéraire trimestriel, et attirer les auteurs vers celui-ci pour y participer n'est pas toujours chose facile. Il contenait des textes et pas mal d'illustrations, ainsi qu'une ITW de Suzanne Combo.
C'était un numéro pour le plaisir et puis, j'ai préféré passer au collectif de
Bons Baisers de partout.
Les Poupées Indochinoises est un recueil de nouvelles où l'on retrouve le "monde" d'Indochine, ton premier livre Les jours brisés est parsemé de clin d'oeil au groupe. Est-ce un besoin d'écrire sur cet univers si particulier ?Mon univers est déjà sombre d'avance. Pas besoin d'Indochine pour l'assombrir davantage. Seulement, j'avais envie d'écrire en continuité de leur musique. Ce n'était pas un besoin, puisque j'écris, je pense, très bien d'autres choses.
Mes projets en cours sont complètement "hors rapport" avec Indochine et pourtant, ils sont encore plus sombres, machiavéliques, et décadents que les précédents !
Mais j'ai bien aimé ce rapport entre mes histoires et l'univers du groupe. On m'a même félicité car la personne a retrouvé dans
Les Poupées Indochinoises ce qu'elle aime tant chez JD Salinger et Nicola Sirkis ! Un honneur pour moi.
L'univers d'Alice et June est très présent dans Les Poupées Indochinoises, même si on retrouve les autres opus, est-ce un album qui t'a plus marquée que les autres ?Pour ce qui est d'
Alice & June, non, c'est juste l'album par lequel j'ai redécouvert le groupe. C'est une amie qui me l'avait prêté et, là, je suis "retombée en enfance" en repensant à ma période Bob Morane à la télé, et tout ça. C'était un peu pour moi comme un renouveau.
Je n'avais pas vraiment suivi la carrière d'Indochine et là, d'un coup, c'était comme si je repartais en arrière ! Un second coup de foudre pour la même musique.
Et depuis ? Le coup de foudre a apparemment fonctionné de nouveau avec La République des Meteors, puisque on retrouve des nouvelles liées a cet album.Là, le charme a opéré de A à Z ! Les morceaux de
La République des Meteors génère tellement d'interprétations différents qu'il en est devenu pour moi très intéressant d'exploiter certains d'entre eux.
Est-ce que le groupe connait ce livre ? Si oui, as-tu eu des retours ?Non, le groupe ne connaît pas le livre. Pas encore, car j'ai bien l'intention de leur en envoyer un exemplaire très bientôt. Par contre, Nicola Sirkis a reçu mon premier livre,
Les Jours Brisés et là, j'ai reçu une carte dédicacée avec un petit mot
« Merci pour vos nouvelles. »Que penses-tu de l'idée de ce journal ?Difficile de mieux faire. Il faut une telle énergie pour tenir un fanzine de cette envergure. Je le trouve très bien fait, d'autant qu'il réunit chaque fois beaucoup de fans sur les articles.
Quelques mots pour conclure cette interview ?Je suis ravie d'avoir répondu à cette interview, j'ai trouvé les questions très pertinentes et bien ciblées. Bonne chance pour la suite.
Pour plus d'informations :
http://www.terhischram.new.fr/