Cette pochette marque le début de la fameuse trilogie "Wax - Dancetaria - Paradize". Nous plongeons directement dans l'univers adolescent. Déjà les deux jeunes: leur coiffure, habits, position, chaussures accesoires font clairement référence aux adolescents.
Je trouve l'expression de leur visage très intéressante: ils semblent totalement fascinés par cette cire qui s'étend sur la jambe de la jeune fille, concentrés sur l'instant-présent. Insouciants, dans une salle de bain très lumineuse où règne une ambiance calme, ils sont seuls. lls ont la vie devant eux, n'ont pas besoin de se préoccuper de leur avenir, ils peuvent se concentrer sur cette épilation.
La cire est aussi symbolique: le garçon fait un pas dans cet univers féminin, il fait ce geste avec une grande application et une attention marquée. C'est une proximité physique, une façon de se découvrir. La découverte du monde sera aussi le thème de l'album, qu'on retrouve à travers des morceaux comme Drugstar ou Unisexe. Cette épilation aux allures bien innoncentes montrent aussi qu'ils n'ont pas envie de grandir, qu'ils sont jeunes et veulent le rester, comme les paroles de Peter Pan, de ce même album.
N'oublions pas non plus qu'il suffit de tourner le livret, pour voir l'image inverse: la fille qui épile le garçon. Normalement, un garçon ne s'épile pas les jambes: voici une illustration de cette quête des nouvelles expériences, de cette recherche des limites et des possibilités, tenter d'autres expériences.
Toute cette scène se déroule dans une salle de bain, une pièce très intime et familière, ce qui nous montre que l'album se veut proche de son public, que c'est une description, une page de vie des adolescents.
Il faut également savoir que cet album a été écrit en Belgique, lors de la garnde histoire de pédophilie de Dutroux, qui comme l'a dit Nicola, l'a largement influencé. Cette perversion adulte sur les enfants, et ces adolescents, entre deux mondes, à la charnière d'un monde qu'ils n'ont pas envie de découvrir, qui s'isolent dans une salle de bain, afin de vivre leurs expériences dans l'intimié, et d'ainsi se protéger du monde qu'ils n'ont pas envie de connaître, et qui se trouve pourtant juste derrière la fenêtre du fond de la salle de bain, cette fenêtre si lumineuse...