(n°3) Derrière une chanson

Quel morceau désirez-vous nous expliquer??

Dancetaria...

Quand j'ai appris que "l'indo 99" porterait ce nom, je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer de quoi parlerait l'album et une éventuelle chanson du même titre. Dancetaria... comme cafétéria, bien sûr, mais pour la danse. En d'autres mots, une façon élégante de dire "discothèque". Dans une interview donnée après la sortie de l'album, Nicola Sirkis a écarté cette interprétation. Mais je m'y étais déjà engouffré.

La chanson démarre avec du xylophone, instrument qui évoque les boîtes à musique et le monde de l'enfance déjà si cher à Indochine. La mélodie est pourtant inquiétante, comme tirée d'un Batman réalisé par Tim Burton. Lorsque les cordes de l'orchestre symphonique s'ajoutent, on quitte la chambre pour un monde inconnu, fait de premiers émois immédiatement élevés au rang d'apocalypse mondiale. Bienvenue dans l'âge ingrat.

Puis les guitares électriques le disputent aux sonorités synthétiques, sur un rythme de batterie binaire. Nicola Sirkis entre réellement dans la danse et nous entraîne avec lui. La répétition des lignes de chant en anglais hypnotise littéralement, nous raconte un regard perdu dans l'obscurité. On ne se voit pas, on ne s'entend pas non plus.

Puis le DJ change subitement de morceau, plus propice à glisser quelques mots dans l'oreille de l'amoureuse perdue. Pourra-t-elle encore aimer dans les temps morts, entre deux morceaux, ou contre les plus forts qui présentent mieux, dansent mieux et repartent toujours avec les plus belles filles.

Mais déjà, le mix reprend de plus belle. On reste avec ses questions, étourdi par la sensation de ne plus pouvoir l'embrasser ou seulement la sentir.

camite a écrit:

Dancetaria...
Quand j'ai appris que "l'indo 99" porterait ce nom, je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer de quoi parlerait l'album et une éventuelle chanson du même titre. Dancetaria... comme cafétéria, bien sûr, mais pour la danse. En d'autres mots, une façon élégante de dire discothèque". Dans une interview donnée après la sortie de l'album, Nicola Sirkis a écarté
cette interprétation. Mais je m'y étais déjà engouffré.

Je n'avais jamais pensé à ça, mais cette interprétation me plaît.

epoustouflée par ton interprétation !!
chapeau bas

Je vais essayer de dire ce que je pense de Like a monster!

Pour moi, elle représente ce qu'on pourrait appelait des "groupies" . Elles s'habillent, pensent et ont le même goût que leurs idoles: je serais votre maître". A la fois peut être une critique mais surtout un constat. Conséquences sur la vie de ses groupies.
Mais en même temps, ne serait-ce pas une métaphore des sectes et de la religion tout court? En tout cas, une chanson sur tous ceux qui peut se définir comme des maîtres à penser.

moi je la voyais plus ironique que critique cette chanson .
et plutot politique que sectariste.
2002 étant la période électorale francaise !!
une belle apologie ironique de la droite !
qu'en pensez vous ???

Moi aussi... mais je pense qu'elle peut autant parler de politique, de sectes que d'autre choses... toute forme de lavage de cerveau.

Je pense aussi..........c'est le propre des chansons d'Indo: on peut les interpréter de différentes façons

Je suis d'accord avec Unita.

Je ne pense pas que ce soit une chanson "constat sur les groupies d'un groupe en voie de renaissance" lol

Comment interprétez-vous 'un singe en hiver... je n'entends plus les hélicoptères"? je n'arrive pas à trouver d'explications qui me satisfasse

Ce lien t'aidera peut-être pour une meilleur compréhension de la chanson:
http://indotalk.xooit.com/t250-Un-singe-en-hiver.htm

Merci Unita ! J'avais aussi du mal à tout interpréter .

En tous cas, ca rend la chanson encore plus magnifique

Merci beaucoup Unita, très intéressant ce lien !

Les paroles de Nicola font de multiples références à des oeuvres littéraires, cinematographiques, etc. cela invite à les connaître à son tour

un singe en hiver : magnifique chanson qui prend tout son sens

J'aime beaucoup la chanson Justine, alors je me suis fait plaisir en essayant de la décortiquer hier soir, de lire entre les lignes. Je vous le soumets, ce sont des suggestions.



Justine, une mélodie dansant sur un rythme entraînant. Et pourtant, l’histoire évoque une tristesse profonde, une attirance inexorable vers la mort. C’est une fille qui n’attend plus rien de la vie, ne trouvant comme ultime refuge qu’un paradis qu’elle s’imagine meilleur que ce monde. Cet au-delà où elle pourrait s’épanouir existe-t-il réellement ? N’est-ce pas vain de le chercher ?



Plusieurs thématiques apparaissent dans ce texte, liées entre elles dans une spirale sombre et pathétique. La mort est omniprésente. Justine appréhende sa destinée, compte les abattus du jour, elle va (et veut) connaître une petite mort, elle souffre jusqu’à en mourir, en rappelant ses plaies et qu’elle se couche, sans doute pour ne plus se relever, à bout d’espoir. Le texte mêle les notions de sacrifice, de fin imminente, mais également d’infini, et précisément de paradis. Ces thèmes illustrent un passage, l’arrêt d’une chose concrète (une vie de souffrances, de sacrifices) vers une existence presque évanescente, aspirant à une éternité (le paradis).



La douleur revient à tout moment dans la chanson et semble être la cause de toute l’histoire. Par ici, plus personne ne sait couvrir ses plaies. L’emploi du verbe « soigner » aurait pu sembler plus adéquat pour des plaies, mais a été évité. Ce choix suggérerait-il que précisément, la douleur dont souffre Justine ne peut plus être guérie ? Si la vie n’a été pour elle qu’une suite de désillusions, personne n’a pu l’emmener vivre autrement, lui faire sentir d’autres sentiments plus importants. Sans doute s’agissait-il de l’amour, car dans son monde idéal, non terrestre, un prince charmant viendra la réveiller. Pour esquisser un monde dans lequel elle souhaiterait vivre, Justine place l’amour au-dessus de tout, pour cacher les hontes de l’humanité. Cette jeune fille, allégorie des personnes qui souffrent, aspire à quitter ce monde aux rêves enterrés pour un paradis lointain mais dans lequel s’épanouit ce que les hommes possèdent de mieux, l’amour. Dans cet au-delà imaginaire, elle deviendra (…) une fée, un ange, n’importe quoi, un être porteur de rêves et d’amour.



Cette prise de conscience des désillusions de la vie est douloureuse pour Justine, tout bas elle touche l’émoi, elle compte les abattus du jour. Peut-être se sent-elle impuissante. Aurait-elle trahi ou subi ? Est-elle victime des désillusions de la vie ou trahit-elle les siens en prenant conscience des lacunes profondes de l’humanité ? Ou s’agit-il des deux explications à la fois ? Elle est incomprise, elle s’ennuie à faire trembler les sourds, elle prend conscience seule, tout bas.



Le monde qui la déçoit est désigné simplement par « ici ». Ce terme est aussi vague que précis. En effet, « ici » ne laisse pas vraiment de doutes qu’il s’agisse de notre monde actuel. Mais d’un autre côté, ce lieu ne bénéficie d’aucune indication particulière. Chacun est libre en réalité de définir son « ici », en y apposant ses propres images et ses propres sentiments. C’est cet « ici » que Justine souhaite quitter, car c’est « ici » que personne ne peut plus la consoler. Le terme « ici » semble presque méprisant dans le cas présent.



Cette transition vers un paradis se remarque dans le texte par le passage du présent au futur de l’indicatif. C’est ici que tout finira, au paradis elle aura ce qu’elle voudra. Contrairement à son état actuel, où elle sacrifie ses envies à l’infini, où elle obéit, où plus personne ne sait couvrir ses plaies. Que vient alors suggérer l’emploi du futur dans le texte, affirmant que Justine saignera ? Cela voudrait-il dire que même le paradis est une illusion uniquement créée par les hommes en quête d’humanité, et qu’il est vain de le chercher, tout autant que de vouloir améliorer le monde ? L’amour et la paix seraient-ils ainsi inaccessibles, encore une désillusion ?



Et tout cela sur un air de piano enjoué, comme pour souligner l’ironie de cette histoire.

J'aime beaucoup ta façon de s'exprimer, texte très réussï! Bravo!! On avait eu une belle discussion sur cette chanson ici: http://indotalk.xooit.com/t157-Justine.htm

Merci, ce lien m'a ouvert l'esprit à d'autres idées. Merci aussi pour le reste du message, c'est gentil

Moi, je vois plus cette chanson comme une chanson sur la prostitution. Mais mon opinion est faussée : J'ai lu quelque chose où Nico parlait de cette chanson, et du coup l'idée que je me faisait de cette chanson a rejoint la sienne !

Merci pour cette interprétation très différente de la mienne

C'est vrai qu'on peut être très vite influencé par nos lectures etc... En tant que littéraire forcément j'ai lu Sade et pour moi justine c'était la reprise de ce roman un peu trash, pour moi c'était une chanson sur l'éveil à la sexualité, d'où les termes comme emoi, plaies, petite mort surtout qui je pense est très parlant. Je voyais ça comme une jeune fille qu'on détourne du droit chemin, qu'on pervertie, et qui du coup en perdant de son innocence se rapproche de l'enfer, de la mort etc...cela tient toujours à ce thème de l'innocence et de la pureté infantile...mais bon entre salinger et les autres lectures comment voulez-vous être "vierge" de toute théorie...

Voilà ce qui est bien c'est que tous ces textes ont une portée universelle, telle, que chacun se forge un imaginaire autour, et je crois que c'est ça la force d'écriture de Nicola...

Nicola a ecrit mao boy quand Gwen était enceinte de Théa.
Peut-être ne connaissaient'il pas le sexe du bébé? il aurait du attendre >_<!!!
Mao Girl c'est mignon nan?

indolife01 a écrit:

Nicola a ecrit mao boy quand Gwen était enceinte de Théa.
Peut-être ne connaissaient'il pas le sexe du bébé? il aurait du attendre >_Mao Girl c'est mignon nan?

Exact ! En fait, d'après ce que dit Nicola dans la bio "Insolence Rock", ils pensaient d'abord que c'était un garçon, d'où le nom de la chanson

ouais moi aussi j'ai lu ca dans insolence rock!

qu'est-ce qu'il a du se sentir con après!! Le pauvre
on l'aime quand meme!

indolife01 a écrit:

ouais moi aussi j'ai lu ca dans insolence rock!

qu'est-ce qu'il a du se sentir con après!! Le pauvre
on l'aime quand meme!

:flower:

^^ !

Oui on t'aime Nico, mais bon euh... ^^

juste une petite parenthese ( ca a du lui faire un choc a l'accouchement : il est où le zizi?)
fermage de parenthèse

Wow "Passion pour Indo", en tant que prisonnière de Justine je ne peux que m'incliner devant un si beau texte...!!