Un jour en Indochine
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Un jour en Indochine

Le forum du journal des Indochinois
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 (n3) divers

Aller en bas 
AuteurMessage
Darwin
Admin
Darwin


Messages : 1335
Date d'inscription : 28/07/2007
Age : 35
Localisation : Nyon (Suisse)

(n3) divers Empty
MessageSujet: (n3) divers   (n3) divers EmptyDim 14 Oct - 9:35

Les Mauvaises Nouvelles








Février 2007, fin d’après-midi, je viens d’acheter Les Mauvaises Nouvelles.

Je rentre chez moi, et me plonge dedans.

J’avais entendu parler du livre, mais je ne voulais rien savoir avant de le lire, pour m'y plonger, sans avoir été influencée. « Vierge » de toutes connaissances à son sujet.

« Il fait beau aujourd’hui, allons au cimetière »


Emmanuel Berl

Paru en Avril 1998, Les Mauvaises Nouvelles, est le premier livre de Nicola Sirkis.

Le livre est une suite de courtes nouvelles. Treize petites histoires, mettant en scène différents personnages – un couple ; un frère et une sœur ; un dresseur de puces ; ou bien encore un adolescent révolté contre le monde qui l’entoure, et que les adultes lui proposent – un peu étranges. Ces histoires peuvent parfois mettre mal à l’aise, paraître malsaine, ou dérangeante.

Certaines, très subtilement, passe de l’érotisme à la pornographie (La chambre 9 – China Daily – Peep Show), mais sans jamais être dans l’excès, ou la volonté de choquer à tout prix le lecteur. On retrouve, l’univers et les thèmes chers à Nicola, les fans l’auront remarqué.

L’Asie bien sur, mais aussi les souffrances d’adolescents, et la place qu’a l’homme dans le monde (Suicidal Tendencies), le sentiment d’anormalité vis-à-vis des autres (Psychedelic Furs), ou bien encore des phobies ou peur qui peuvent provenir de l’enfance (la peur du noir, d’abandon – Justine (à l’heure dite) – ou la claustrophobie – L’ascenseur sans retour -).

« Dieu tout puissant, nous pourrions avoir une vie terrible »
J.D Salinger

Un autre thème cher à Nicola est présent tout au long du livre, il s’agit de la mort.
Sur treize nouvelles, dix abordent ce thème. Viêt-Nam Glam – Chet Backer – Suicidal Tendencies – Le président total killer - Le train – Psychedelic Furs – Je n’embrasse pas – La chambre 9 – Justine – et L’ascenseur sans retour.

A travers elles, Nicola en développe l’obsession, ainsi que la solitude, et la détresse face à un monde dans lequel on peut facilement perdre pied.

Dans le président Total killer par exemple, Nicola dénonce les dérives de la télévision, et aborde les prémices de ce que sera la Télé-Réalité. Dans la nouvelle, le président fait faire ce qu’il veut à ses co-citoyens ; il a une sorte de pouvoir hypnotique sur eux, et ils deviennent alors, sans le savoir, les cobayes d’une nouvelle expérience. Ainsi donc, les seuls survivants du spectacle qui est en train de se dérouler sont ceux qui ne regardent pas la télévision.


Ainsi, sur les dix nouvelles abordant le thème de la mort, sept se terminent par la mort proprement dite, et souvent de façon violente. En ce qui concerne les trois dernières, elles supposent la mort, mais ne l’indiquent pas clairement.

A la fin de La chambre 9, on peut se demander si les personnages resteront dans cette chambre toute leur vie, jusqu'à leur mort ? Ou s’ils se suicideront, pour, finalement, finir là ou tout a commencé, à l’endroit ou ils furent conçus ?

Dans Justine (à l’heure dite), l’homme a qui téléphone Justine presque tous les soirs, se détruit à « petit feu », et va vers une mort certaine, et, encore une fois, plutôt violente du fait du procédé utilisé pour y parvenir.

Enfin dans L’ascenseur sans retour, on peut penser que le personnage meurt lorsque les portes de l’ascenseur se referment (« Il tomba sur les fesses, par terre, en dehors de l’ascenseur. Eberlué, le souffle coupé, il eut juste le temps de voir les portes de la cabine se refermer et la lumière disparaître. Il tendit la main en un ultime sursaut vers l’ascenseur, mais le néant l’avala de nouveau. »). Ou alors il va mourir à cet endroit, d’angoisse, de peur, rongé par la faim et la soif, puisqu’à priori, personne ne viendra lui porter secours.

Plusieurs nouvelles ont pour noms des titres des chansons d’Indochine.

Ainsi nous pouvons retrouver Viêt-Nam Glam, qui est une chanson que l’on retrouve sur l’album « Un jour dans notre vie ».

Mais aussi Justine, héroïne d’une chanson de l’album « Dancetaria », et avec laquelle on peut trouver quelques similitudes. La petite fille de la nouvelle qui appelle un homme bien plus vieux qu’elle presqu’en l’aguichant, peu faire penser aux paroles : « Elle s'ennuie à trembler les sourds ; Et compte les abattus du jour » / Lorsqu’elle dit qu’elle ne veux plus aller à l’école, car elle n’y apprend rien, et qu’elle attend pleins de choses mais qui n’arrivent pas, cela peu faire penser aux paroles : « Par ici plus personne ne sait couvrir ses plaies » On sent qu’il y a quelque chose qui la tourmente, mais que personne ne peut l’aider, personne ne peut panser ses blessures.

Et enfin « Je n’embrasse pas », qui est le titre d’une chanson que l’on retrouve sur l’album « Wax » et dont les premières lignes de la nouvelle ressemblent étrangement aux paroles de la chanson!

Cette dernière nouvelle n’était pas présente lors de la première publication du livre. Nicola l'a écrite en 2005 à la demande du magazine l’Express qui à l’époque publiait chaque semaine une nouvelle d’un jeune auteur. Son titre fait aussi référence à un film d’André Téchiné, traitant de la prostitution masculine, et dont Nicola s’est inspiré pour écrire la nouvelle.

Elle sera ajoutée au livre lors de sa réédition en 2005.

« La nuit était maintenant tombée sur Pékin. Il ne s’en aperçut pas tout de suite, par contre de sa connerie, si …. »

Nicola Sirkis


Malgré le caractère plutôt sombre des histoires, on remarque quand même une certaine forme d’humour dans l’écriture de Nicola. Notamment dans la nouvelle China Daily, dans laquelle un homme se retrouve à courir dans tout Pékin à la recherche d’un article exclusivement féminin, ce qui lui vaut plusieurs moments de solitude. Cette nouvelle est un vrai régal, elle est tellement vraie! Tout le monde peut se reconnaître dans les personnages ; ce couple qui débarque à Pékin, dont les bagages ont été perdus durant leur voyage, et qui n’a qu’une envie …se reposer! Mais un coupe à qui, en très peu de temps finalement, il ne va arriver que des problèmes!

C’est une histoire qui peut arriver à tout le monde, et qui est racontée de façon très réaliste! Un peu à la manière d’une anecdote, c’est un vrai plaisir de la lire; on ri du personnage du jeune homme à travers les situations, événements, et rebondissements qui lui arrivent, mais au fond, on a un petit pincement au cœur, et un peu de peine pour lui de le voir comme ça, courir partout et se démener pour rien finalement.

Nicola arrive si bien à décrire les impressions du personnage du jeune homme, que l’on sent (presque) du vécu dans cette histoire, et on pourrait se demander s'il ne lui est pas arrivé quelque chose de similaire.



Pour conclure, je dirais que Les mauvaises nouvelles nous révèlent une nouvelle facette (cachée ?) de Nicola Sirkis, qui est celle d'écrivain.

Ce premier livre est une réussite. Nicola Sirkis n’a pas seulement le talent de parolier, mais aussi celui d’écrivain, et il nous le prouve ici en nous faisant passer par toute sorte de sentiments, en très peu de temps, et sans que l’on s’en rende toujours compte, parce qu’il y a de tout dans ces histoires. De l’amour, de la peur, de la joie, de la tristesse, elles racontent la vie, ses joies et ses peines et c’est pour ça qu’on les aime.

Espérons que très vite nous pourrons lire de nouvelles histoires contées par M. Sirkis.

En attendant on se replonge régulièrement dans ces « Mauvaises Nouvelles », que l’on redécouvre, presque pour la première fois, à chaque nouvelle lecture.


« On nous demande d'être des adultes avant l'heure pour penser et rejoindre un monde de gamins et de tarés encore moins évolués que les sixièmes ! »


Nicola Sirkis

(1) : Depuis le 10 septembre dernier, le livre a été réédité dans la collection « J’ai Lu »

Hélène (AdoraGirl) 10 octobre 2007










Revenir en haut Aller en bas
https://indojournal.1fr1.net
Darwin
Admin
Darwin


Messages : 1335
Date d'inscription : 28/07/2007
Age : 35
Localisation : Nyon (Suisse)

(n3) divers Empty
MessageSujet: Re: (n3) divers   (n3) divers EmptyMar 23 Oct - 21:47

corrigé tongue
Revenir en haut Aller en bas
https://indojournal.1fr1.net
 
(n3) divers
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» (n3) divers
» (n5) divers

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Un jour en Indochine :: Archives-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser