Voilà hier soir j'avais un peu de temps, et j'ai remarqué qu'on ne croulait pas sous les articles et ja'i écrit cela, mais je ne sais pas si on peut le publier.. vous en pensez quoi? il faudrait l'avis de plus de gens?
Divers :
un adieu au bon moment
Dans l’éditorial du numéro 4, nous parlions de
notre adieu à Alice et June, non sans un pincement au cœur, dans le numéro 5,
nous vous proposions d’exprimer quelques mots après ces 2 ans de tournée, une
émotion très forte qui se dégageait de vos textes… et moi, dans ce 6ème
numéro, ayant pris le temps de réfléchir et de calmer la tourmente qui régnait
en moi pendant cette folle tournée, je me rends compte qu’il était temps de
leur faire cet au revoir. Malgré la difficulté de sortir d’une période
couronnée d’un tel succès et d’un tel accueil du public, il était temps, plus
que temps. Alice et June, c’est une aventure qui est venue frapper à notre
porte un mois de décembre 2005, pour finir
par se diriger vers d’autres horizons en décembre dernier. Nous avons
sillonné les routes en leur compagnie, et il était l’heure de nous quitter…
Mais pourquoi ? Tout d’abord, je tiens à
préciser que ce texte reflète purement ma réflexion et mon état d’esprit. J’ai
certes eu l’occasion d’en discuter avec d’autres fans qui parfois partageaient
mon avis, et c’est ce qui m’a poussée à écrire cet article. Si je le fais
maintenant, c’est surtout que j’ai mis du temps à sortir du tourbillon
d’émotions et d’intensité dans lequel cette folle tournée m’avait emmenée, et
je pense surtout qu’il me fallait cet arrêt pour reprendre mes esprits. Ces
moments de calme, de silence, ce manque de nouvelles, de contacts avec le
groupe, une distance qui permet à chacun de se retrouver, de se poser des
questions, et d’affiner son point de vue…
Un adieu bien tombé ? Oui, selon moi.
Prenons tout d’abord les concerts. Cette tournée fut exceptionnelle, à bien des
égards : les décors, les films sur les écrans en arrière-scène, les
lumières, le son, la setlist, les morceaux, le nombre de dates… Au début,
chacun de nous était impatient de découvrir ce nouveau spectacle, les yeux
brillants en attendant ce fameux « rideau » dont on parlait
tant, cette introduction, cet enchaînement de morceaux. Et je pense que très
peu d’entre nous ont été déçus par la qualité et l’énergie de ces concerts.
Mais la tournée avançait, les dates s’enchaînaient. La setlist connaissait des
changements entre les dates, parfois des surprises (Lou sur scène à Paris, les
Normandy Kids…). Ce n’est pas la beauté de cette tournée que je remets en jeu,
au contraire. Mais je me souviens de mon dernier concert de cette tournée, à Avenches
au Rock Oz’Arènes. Le public connaissait par cœur les chansons, ce qui est
normal. Mais ce public, et moi la première, chantait en même temps les cris de
Nicola (les « shay », « encore une fois », « un peu
plus fort », placé au bon moment de la bonne chanson). Toutes ces petites
mimiques et ses phrases réservées aux chansons sur scène, nous les chantions en
même temps que lui. Sur Marylin, on sait qu’il va se baisser, faire une sorte
de « petit signe » avec ses doigts en se baissant sur sa colline d’herbe,
on sait à quel moment il vient vers le public pendant Alice and June, quand il
va lever son t-shirt sur « 3 nuits par semaine » etc… Je ne me plains
pas de cela, car ça fait partie du charme de ces concerts, et ces moments nous
manqueraient s’ils étaient absents. Mais j’ai eu l’impression d’assister à une
magnifique performance que je ne remets pas en cause, mais aussi à un spectacle
bien, peut-être trop à force, préparé et rôdé. En même temps, je suis
consciente qu’on ne peut pas leur demander d’improviser sur une telle
prestation live, mais une petite originalité, une innovation, une prise de
risques ne seraient-elles pas possible ? A force de se coucher sur
l’avant-scène à la fin de chaque Aventurier, ce geste ne perd-il pas de son
intensité ?
On pourrait prendre le point de vue inverse, et
dire que le groupe désire offrir à chaque public la même prestation, les mêmes
émotions, et donc ne pas privilégier telle ou telle salle. C’est aussi dans
cette idée qu’ils ont continué à faire monter les gens sur Talulla, malgré
l’ampleur du phénomène, car ils estimaient que chacun avait le
« droit » de bénéficier de ces moments, malgré ceux qui dépassent les
limites. Mais il faut être réaliste : certains concerts on été plus forts
que d’autres, certains publics plus réactifs, et c’est normal. Et donc il
serait aussi normal de voir des gestes qu’on ne voit pas dans d’autres
concerts !
Si je désire prendre les concerts comme
exemple, c’est que je me suis rendue à Lyon en décembre dernier pour le dernier
petit concert. Et là, j’ai vu la différence. Comme vous le savez, la setlist
était différente, comprenant tout l’album d’Alice and June, et des chansons
rarement jouées en live. Et j’ai découvert des émotions toutes nouvelles !
Et rien que le fait qu’il n’y ait pas de film sur le fond de la scène, pas de
décors, des lumières réduites etc.. tout cela a participé à la création d’une
autre ambiance, qui a donné une autre saveur à ce concert ! Ce n’est donc
pas la prestation du groupe que je pointe du doigt, mais peut-être ce qui
tourne autour.
Bien sûr, certains me diront, et à juste titre,
que je n’aurais pas dû assister à tant de concerts. Mais les points que je
relève ne sont jamais des aspects que je relève durant un concert, cette
excitation, ces moments si intenses, mais toujours après coup, en rentrant chez
moi, et l’esprit reposé. Cela ne gâche en rien le spectacle, mais me laisse
simplement penser qu’il était temps, après plus de 70 dates, de passer à autre
chose, autant pour nous que pour eux.
Mais je vois d’autres raisons à cette
séparation qui tombe bien. Le débat présenté dans ce numéro sur la folie des
fans et ses limites en est une belle preuve. Des lignes ont été franchies
pendant cette tournée, et tous les témoignages ne pourront que renforcer cette thèse.
La folie de Talulla, la proximité avec le groupe, le 1er rang, les
campings autour des salles des jours à l’avance etc… Tout ceci a contribué à
créer une ambiance impressionnante, mais devenue parfois très électrique. Avoir
fini la tournée permet de faire redescendre la pression, calmer la situation,
les esprits et permettre à chacun de se remettre de ces moments d’émotions.
Ce sont pour toutes ces raisons, et sûrement
encore des dizaines d’autres qui seront personnelles et variées chez chacun d’entre
nous, que je trouve qu’il est positif que le chemin de ces deux jeunes filles
ait quitté le nôtre. Tout en restant à nos côtés, elles ne seront plus au
centre, et un nouveau chemin viendra s’ajouter à celui de l’aventure-Indochine,
un chemin qui s’annonce d’ors et déjà « bouleversant ».
Aimer Indochine c’est aussi, selon moi, prendre
le temps de se reculer pour voir que le chemin à parcourir est encore
magnifique, et qu’il y a un temps pour
tout.
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